Le Vagina Museum, premier musée au monde consacré à l’anatomie gynécologique, est menacé de fermeture imminente faute de financements.
Face à cette situation critique, l’institution londonienne lance un appel aux dons d’urgence, affirmant que sans soutien immédiat, elle sera contrainte de fermer ses portes et de mettre un terme à toutes ses activités éducatives et numériques.
Fondé pour lutter contre les tabous et la stigmatisation liés à la santé et à l’anatomie gynécologique, le Vagina Museum joue un rôle essentiel dans le paysage culturel et militant. Mais alors que d’autres musées reçoivent des millions pour exposer des représentations superficielles du corps féminin, le Vagina Museum peine à obtenir des subventions pour des expositions qui traitent du réel, du vécu, et de l’empowerment.
Une campagne audacieuse pour dénoncer l’absurde
Pour sensibiliser le public et mobiliser des fonds, le Vagina Museum s’est associé à BBH London pour une campagne percutante : “Vagina Heist”. L’idée ? Détourner des œuvres d’art célèbres exposées dans les musées britanniques pour rappeler que la véritable anatomie féminine mérite autant d’attention que ses représentations idéalisées.
Depuis le 17 mars, cette initiative choc s’affiche dans les rues de Londres et en ligne. Des visuels de tableaux célèbres, connus pour représenter le corps féminin sous un angle artistique et souvent idéalisé, sont détournés pour attirer l’attention sur le contraste entre l’art et la réalité. Car pendant que ces œuvres sont célébrées, le seul musée qui s’intéresse réellement à l’anatomie gynécologique est en train de disparaître.
“Le Vagina Museum mène un travail essentiel que personne d’autre ne fait”, explique Camila Gurgel, senior creative chez BBH. “Alors que ce musée peine à financer ses expositions, d’autres institutions culturelles reçoivent des millions pour exposer des représentations superficielles du corps féminin. Nous avons donc pris le problème à bras-le-corps : en volant leurs vagins pour promouvoir le nôtre, nous invitons le public à soutenir un espace qui célèbre réellement cette partie du corps, plutôt que de l’ignorer.”
Un combat culturel et sociétal
L’urgence de cette campagne ne se limite pas au seul musée. Comme l’explique la page de collecte de fonds du Vagina Museum, les crises se multiplient :
- Les droits reproductifs sont en danger
- Les droits des femmes sont en danger
- Les droits LGBT+ sont en danger
- Les arts et la culture sont en danger
LIRE AUSSI : Le musée de l’Armée et Buzzman hackent les autres musées pour promouvoir ses œuvres
En janvier dernier, le musée a déjà dû faire appel au financement participatif pour organiser son exposition actuelle, “Menopause: What’s Changed?”, consacrée à un phénomène qui concerne la moitié de la population mais qui demeure largement tabou. Plus de 1 700 visiteurs ont découvert cette exposition, preuve du besoin criant d’espaces dédiés à ces sujets.
“Nous sommes un espace de résistance dans un monde qui a besoin de nous, même quand il ne veut pas nous voir”, affirme Zoe Williams, directrice du Vagina Museum. “Si nous n’atteignons pas notre objectif de financement, nous devrons choisir comment utiliser les fonds récoltés : prolonger nos activités quelques mois ou explorer d’autres façons de poursuivre notre mission. Mais pour survivre, nous avons besoin de vous maintenant.”
Soutenir un musée essentiel
Le Vagina Museum ne doit pas devenir une simple note de bas de page dans l’histoire. Chaque don compte pour garantir que ce lieu unique puisse continuer à exister, à éduquer et à briser les tabous.
Alors, si vous pensez que le corps féminin mérite mieux qu’un silence gêné, il est temps d’agir. Faites un don, partagez la campagne, et aidez à sauver un espace qui célèbre la réalité et non l’idéalisation.
LIRE AUSSI : WWF détourne des peintures du musée du Prado pour sensibiliser au changement climatique
