La publicité, qui plonge dans l’univers des fragrances de luxe, offre un spectacle à la fois captivant et légèrement prétentieux, parfaitement adapté à son public cible.
La mise en scène commence avec Timothée Chalamet, interprétant un artiste tourmenté en quête de sens dans les rues sombres et animées de New York. Ce récit, teinté d’un noir et blanc classique, suit le quotidien de Chalamet confronté aux rouages de la célébrité : interviews, paparazzis, et affiches gigantesques à son effigie. Un moment clé se produit lorsqu’il contemple, perdu, une affiche de lui-même, rappelant des scènes à la Zoolander.
À travers le film, des éclats de bleu captent l’attention du personnage, symbolisant peut-être la quête de l’authenticité dans un monde souvent superficiel. Ces éléments visuels, accompagnés de la question posée par un présentateur TV — “Lorsque vous êtes dans un rôle, détruisez-vous qui vous êtes ?” —, amènent Chalamet à une révélation personnelle.
Sa réponse, entendue alors qu’il attrape enfin la lumière bleue sur un quai de métro, résonne avec profondeur : “Non, vous plongez en vous-même, vous vous découvrez. Ce n’est qu’après cela que vous êtes libre d’être vraiment vous-même.”
La publicité se conclut avec Chalamet qui monte dans un wagon de métro illuminé de bleu, puis marche avec confiance dans les rues colorées de Soho. Cette transformation visuelle du noir et blanc à la couleur complète symbolise un voyage vers l’authenticité et l’auto-découverte, thèmes chers à la marque Chanel.
Le ton de la publicité est stratégiquement choisi pour résonner avec un jeune public masculin, notamment en réponse à une augmentation de 26 % des dépenses annuelles en parfums chez les adolescents, selon une étude de la banque d’investissement Piper Sandler. Loin d’être une publicité ordinaire, ce spot se positionne clairement dans le segment des marques de mode de luxe, se distinguant des approches plus populaires comme celles d’Axe.
Cette campagne pourrait bien déclencher une sorte de compétition entre les marques de parfums, chacune cherchant à associer des acteurs et des réalisateurs de renom pour captiver ce public grandissant. Elle rappelle également le standard d’or des publicités parfumées, notamment le spot réalisé par Spike Jonze pour Kenzo en 2016, avec Margaret Qualley.
Avec “Bleu de Chanel”, Martin Scorsese et Timothée Chalamet ont non seulement créé une publicité, mais une pièce de cinéma qui élève le concept de marketing de parfum. Cette collaboration illustre parfaitement comment une narration profonde et une réalisation soignée peuvent enrichir l’image d’une marque et engager de manière significative avec son audience.
