Quand on pense “musée”, on imagine souvent une grande bâtisse avec des salles pleines de trésors artistiques. Mais l’UNESCO vient de casser ce cliché en lançant le tout premier Musée virtuel des objets culturels volés, conçu avec DDB Paris et makemepulse.
L’objectif est clair : sensibiliser et lutter contre un trafic qui rapporte chaque année des milliards de dollars, alimente le crime organisé et fragilise des pans entiers du patrimoine mondial.
Ce projet, inauguré lors de l’événement Mondiacult 2025 à Barcelone, n’est pas seulement une innovation technologique, c’est aussi un acte militant. En redonnant une visibilité numérique aux biens culturels disparus, l’UNESCO transforme le virtuel en outil concret contre le trafic illicite.
Un musée qui rend l’invisible visible
Le cœur de ce musée en ligne, c’est une collection d’objets volés ou disparus soumis par les États membres de l’UNESCO. On ne sait pas où ils se trouvent réellement ni même à quoi ils ressemblent exactement. Grâce à une technologie d’IA générative développée par makemepulse, les objets sont reconstitués en 3D à partir de photographies et de descriptions. Résultat : des modèles réalistes qui restituent autant leur apparence que leur signification.
Comme le souligne Ernesto Ottone R., sous-directeur général pour la culture à l’UNESCO, ce musée ne se limite pas à l’exposition : il vise à combler les vides de la mémoire collective et à faire reconnaître ces biens culturels. Chaque visite, chaque partage et chaque interaction en ligne contribue à accroître les chances de restitution, grâce à une “Restitution room” qui s’étoffe au fur et à mesure des retours d’objets à leur pays d’origine.
Quand architecture et numérique se rencontrent
Pour imaginer ce lieu unique, l’UNESCO s’est entourée du prestigieux architecte Diébédo Francis Kéré, lauréat du prix Pritzker. Inspiré par la figure symbolique du baobab, il a conçu une architecture numérique où les objets sont comme des racines, rappelant le rôle fondamental du patrimoine dans le vivre-ensemble.
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Ce choix architectural n’est pas qu’un détail esthétique : il traduit une conviction. En réunissant une communauté mondiale autour d’un espace virtuel, le musée devient un symbole de résistance culturelle. L’association avec makemepulse, reconnue pour ses expériences digitales immersives, apporte une dimension interactive et sensible qui transforme la visite en expérience mémorable.
Une campagne mondiale pour une cause universelle
L’UNESCO et DDB Paris collaborent sur ce sujet depuis 2020. Après une première campagne internationale de sensibilisation, ils franchissent un cap avec ce musée interactif. Comme le rappelle Alexander Kalchev, CEO et CCO de DDB Paris, “ce musée est un moyen d’action : en rendant les objets reconnaissables, on complique leur revente”.
Le lancement ne passe pas inaperçu : une campagne de communication mondiale sera déployée à partir de novembre 2025, avec un plan média complet (vidéos, presse, affichage, social media, relations presse). L’ambition est double : sensibiliser un large public, notamment les jeunes, et positionner l’UNESCO comme un acteur central dans la lutte contre le trafic culturel à l’heure où les technologies immersives prennent de plus en plus de place dans la médiation culturelle.
Avec ce musée virtuel, l’UNESCO réussit à marier innovation technologique, storytelling culturel et stratégie de sensibilisation globale. Une démarche qui prouve que le numérique peut être plus qu’un simple outil : il peut devenir une arme contre le crime et un levier pour la mémoire collective.
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