Il est difficile de maintenir une plateforme de marque sur la durée sans lasser son audience. Souvent, les concepts s’essoufflent, les blagues deviennent prévisibles et le public passe à autre chose.
Mais il semblerait que Uber Eats ait trouvé la formule magique pour se renouveler sans cesse. Avec sa plateforme « Get Almost, Almost Anything » (Obtenez presque, presque tout), la marque a installé un ton unique. Cette semaine, elle revient avec une nouvelle salve de films qui prouvent que l’humour le plus littéral est parfois le plus efficace.
L’art de prendre les choses au pied de la lettre
Pour cette nouvelle campagne, l’application de livraison a de nouveau fait confiance à l’agence indépendante Special US. L’idée créative ? Prendre les noms des produits disponibles sur la marketplace et les illustrer de la manière la plus premier degré possible. C’est ce qu’on appelle de l’humour « literal-minded », ou pour le dire plus simplement : c’est le triomphe de la « dad joke » (blague de papa) élevée au rang d’art visuel.
Au total, ce sont 10 nouveaux spots qui débarquent sur les écrans. La réalisation a été confiée à Nick Ball via la société de production MJZ. Le réalisateur, connu pour sa capacité à gérer le timing comique à la perfection, plonge ici la marque dans un univers totalement surréaliste. L’objectif n’est plus seulement de dire « on livre des courses », mais de créer un arrêt sur image dans l’esprit du consommateur grâce à une absurdité visuelle assumée. On s’éloigne de la simple démonstration produit pour entrer dans le pur divertissement.
Salsa gênante et fruits amoureux
Pour comprendre la mécanique, il faut regarder les exécutions. Prenons l’exemple du produit « Mild Salsa » (sauce salsa douce). Plutôt que de montrer un pot de sauce sur une table, le film nous montre un couple en train d’exécuter une danse latine… mais avec une mollesse et une gêne absolues. Ils piétinent, se regardent maladroitement : c’est littéralement une « salsa douce ». C’est bête, c’est drôle, et ça imprime instantanément le nom du produit dans la rétine.
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Un autre spot pousse le curseur encore plus loin avec le concept de « Passion Fruit » (fruit de la passion). On y découvre un homme costumé en banane qui court au ralenti vers une femme déguisée en grappe de raisin. Leurs retrouvailles sont dignes des plus grands mélodrames hollywoodiens.
C’est un jeu de mots visuel qui, sur le papier, pourrait sembler ringard, mais qui devient brillant grâce à une direction artistique soignée et un sérieux imperturbable dans le jeu des acteurs.
Une stratégie qui mise sur la connivence
En doublant la mise sur cette plateforme de marque, Uber Eats confirme sa volonté de ne pas être vu comme un simple utilitaire logistique. En 2025, la bataille de l’attention est féroce. Pour qu’une publicité soit regardée (et non subie), elle doit récompenser le spectateur. Ici, la récompense est le rire, ou du moins ce petit sourire en coin face à tant d’absurdité.
Cette campagne transforme des objets du quotidien en « punchlines » visuelles. Elle crée une connivence avec le public en utilisant des codes culturels simples et universels. C’est une stratégie maline : en associant ses produits à des scènes cocasses, la marque s’assure une mémorisation forte.
La prochaine fois que vous commanderez de la salsa ou des fruits, il y a de fortes chances que l’image de cet homme-banane ou de ce couple maladroit vous revienne en tête. Et c’est exactement là que Uber Eats voulait vous emmener.
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