On pensait avoir tout vu en matière d’auto-dérision publicitaire, mais Surreal vient de repousser les limites du sarcasme.
La marque britannique de céréales protéinées vient d’annoncer son nouveau rebranding, et… comment dire ? Rien n’a vraiment changé. Et c’est justement là tout le génie de la campagne.
Un “nouveau” look qui ne change (presque) rien
Après onze mois de travail et, selon leurs mots, “des dizaines de réunions pour faire popper le design”, Surreal dévoile ses nouvelles boîtes. La promesse ? “Everything looks TOTALLY different.” La réalité ? Le logo a été déplacé, la couleur ajustée de quelques nuances, et un bol de céréales ajouté sur la face avant. Rien de révolutionnaire, donc.

Mais plutôt que d’essayer de nous convaincre du contraire, Surreal assume à 100 % la vacuité du processus. Dans sa série d’affiches en extérieur, la marque affiche des punchlines hilarantes du type :
“Please don’t ask how much we spent on our ‘new’ logo.”
“Thirty-seven drafts just to move the logo to the other side.”
“It took us 11 months to slightly change the colour.”
Une honnêteté rafraîchissante, surtout dans un secteur où chaque rebranding est présenté comme une “réinvention stratégique profonde”. Ici, Surreal fait ce que peu de marques osent : rire du marketing lui-même.

Quand l’autodérision devient une stratégie
Ce ton, Surreal ne l’a pas découvert hier. Depuis sa création, la marque a bâti son identité sur une communication ironiquement transparente. Elle s’était déjà fait remarquer avec des pubs titrées “Probably the best cereal in the world (just kidding, it’s alright)” ou encore des affiches montrant des gens qui n’avaient jamais goûté leurs produits mais “trouvaient ça sympa sur le papier”.
Avec ce rebranding, Surreal pousse le concept encore plus loin : elle transforme un exercice de marque souvent perçu comme superficiel en véritable moment de comédie collective. L’idée est simple mais redoutable : plutôt que de se prendre au sérieux, la marque choisit la proximité, la connivence et l’humour méta.
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Et le public adore. Les posts LinkedIn de la marque cumulent déjà des milliers de réactions, tandis que les visuels sont repartagés sur Reddit et X (ancien Twitter) avec des commentaires du type “Finally, a brand that gets it.”

Une masterclass de branding à contre-courant
En 2025, les marques qui cartonnent ne sont plus celles qui crient “regardez comme on est beaux”, mais celles qui font rire en étant humaines. Et c’est là que Surreal excelle. Cette campagne, pensée en interne par la marque et son équipe créative, illustre une vérité simple : l’authenticité et l’autodérision valent mille PowerPoint de stratégie.
Visuellement, les affiches reprennent la DA ultra-minimaliste chère à Surreal : fond gris, typo noire en bold, et beaucoup d’espace blanc. Le tout est pensé comme une parodie d’annonce de rebranding d’agence : ces posts “avant / après” sur fond corporate qu’on voit pulluler sur LinkedIn.
Mais derrière la blague, il y a une vraie stratégie. Ce “faux” rebranding agit comme un contenu social viral : il parle à la fois aux consommateurs et aux professionnels de la pub, qui y voient une mise en abyme délicieusement moqueuse du milieu.
En d’autres termes, Surreal a compris que pour être moderne, il ne suffit plus de changer de logo : il faut changer de ton. Et sur ce point, la marque est bien plus “nouvelle” qu’elle ne le prétend.
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