Alors que WeTransfer est dans la tourmente après l’annonce de nouvelles conditions générales controversées, Smash en profite pour envoyer un signal clair à la communauté créative.
Leur idée ? Prouver que sur Smash, les fichiers restent confidentiels, sécurisés, et surtout, jamais utilisés pour entraîner une intelligence artificielle. Le service français frappe fort avec une campagne bien sentie, entre autodérision, référence directe au concurrent et engagement éthique fort. Un bon coup de com’, mais surtout un vrai positionnement.
Une campagne fun pour un message sérieux
Avec ses visuels colorés et son ton espiègle, Smash s’amuse à détourner le langage de son rival. On y découvre notamment l’accroche « we transferRED, et maintenant nous smashons », ou encore une conjugaison complète du verbe “smasher” en clin d’œil aux manuels de français : « je smashe, tu smashes, nous smashons… ». Sur un autre visuel, un bouton “Anglais” est remplacé par “Français”, avec un simple passage de “we transfer” à “nous smashons”.
Ces visuels pleins d’humour cachent un fond bien plus sérieux. La campagne vise directement la communauté créative (photographes, vidéastes, designers, architectes) qui utilisent quotidiennement des plateformes de transfert de fichiers. Un public pour qui la propriété intellectuelle n’est pas un détail. Et c’est justement là que Smash veut marquer la différence.
WeTransfer dans la tempête, Smash dans la clarté
Depuis l’annonce des nouvelles CGU de WeTransfer, qui entreront en vigueur le 8 août 2025, le débat enfle. L’article 6.3 stipule désormais que les fichiers transférés sur la plateforme pourront être utilisés à des fins de commercialisation, d’amélioration de service et d’entraînement de leur intelligence artificielle. En clair : l’utilisateur, en envoyant un fichier, accorde à l’entreprise une licence mondiale, gratuite, transférable et sous-licenciable.
Aucune option pour refuser. Aucune alerte dédiée. Aucune transparence sur l’usage réel.
Pour les créateurs, c’est un coup dur. Comment envoyer un projet confidentiel, une œuvre originale ou un document sous droit d’auteur sur une plateforme qui se réserve le droit de l’exploiter ? Ce changement de cap soulève une vague d’inquiétudes. Et Smash l’a bien compris.
En réponse, la marque lyonnaise réaffirme ses engagements historiques : aucune exploitation, aucune analyse, aucun usage commercial des fichiers. Les utilisateurs restent pleinement propriétaires de leurs données, qui ne servent ni à entraîner une IA, ni à alimenter des algorithmes. Smash ne revendique aucun droit sur ce qui transite par sa plateforme. Et ce n’est pas une nouveauté opportuniste, mais une posture que l’entreprise défend depuis sa création.
Smash, une alternative éthique, responsable… et française
Ce qui distingue Smash, au-delà de sa communication bien pensée, c’est la cohérence globale de son positionnement. Depuis ses débuts, le service revendique une approche sobre et transparente du transfert de fichiers. Simplicité, performance, sécurité, et surtout respect total des utilisateurs.
Un engagement qui s’étend même à l’impact environnemental. Smash affiche l’empreinte carbone de chaque transfert (en gCO2e), directement sur son interface d’envoi. Un chiffre calculé en collaboration avec le cabinet UTOPIES, référence en matière d’impact. Cette initiative, encore rare dans le secteur, reflète une volonté d’aller plus loin que le simple discours marketing. C’est une manière de responsabiliser, sans culpabiliser, en donnant aux utilisateurs une vision claire de l’impact numérique de leurs gestes quotidiens.
Dans un écosystème digital où les géants américains imposent leurs règles sans concertation, Smash joue la carte de la proximité, de la transparence et de la souveraineté numérique. Et ça résonne particulièrement fort dans la communauté créative, de plus en plus sensible aux enjeux de droits, de traçabilité et d’indépendance.
Humour, confiance et transparence : une combinaison gagnante
Ce qui rend cette campagne aussi efficace, c’est qu’elle ne tombe pas dans la dramatisation. Pas de ton alarmiste, pas de posture moralisatrice. À la place, un ton complice, des visuels qui font sourire, et une promesse simple : “vos fichiers vous appartiennent, et ils le resteront.”
La mécanique est bien pensée : faire parler de soi avec humour, tout en installant des valeurs fortes et différenciantes. Là où WeTransfer inquiète, Smash rassure. Là où certains brouillent les lignes, Smash les rend lisibles. Et dans une époque où la confiance est un luxe, cette lisibilité devient un levier puissant.
Cette campagne n’est pas un one shot. Elle s’inscrit dans une stratégie de fond : faire de Smash une vraie alternative à WeTransfer, pas seulement sur la fonctionnalité, mais sur la philosophie. Et le pari semble réussi. En choisissant un angle léger pour parler de sujets graves, Smash capte l’attention, crée du lien et rappelle qu’on peut faire du digital autrement.