Le vélo est partout. Dans les rues de Bordeaux, Lyon ou Marseille, il est devenu un réflexe quotidien pour se déplacer, respirer et éviter les bouchons.
Mais derrière cet essor se cache une réalité plus sombre : 70 % des accidents de vélo surviennent en milieu urbain. Carrefours mal pensés, nids-de-poule, portières qui s’ouvrent sans prévenir… Pour beaucoup de cyclistes, la ville reste un terrain miné.
À l’occasion du Tour de France 2025, dont elle est partenaire depuis plus de vingt ans, Škoda a décidé de pousser son rôle de “supporter du cyclisme” bien au-delà des pelotons. Avec son opération Safety Billboards, la marque transforme littéralement ses panneaux publicitaires en panneaux de signalisation pour rendre les trajets urbains plus sûrs.
Quand la data rencontre le mobilier urbain
Pour que l’idée soit crédible, il fallait partir du terrain. Les équipes de DDB Paris ont d’abord compilé toutes les données disponibles sur les zones les plus accidentogènes pour les cyclistes : intersections dangereuses, trous dans la chaussée, points noirs connus des municipalités, zones de collisions récurrentes.
Une fois ces informations réunies, elles ont été croisées avec les emplacements d’affichage de JCDecaux et Cityz dans six grandes villes françaises : Bordeaux, Marseille, Nantes, Rennes, Lyon et Strasbourg. Objectif : identifier les panneaux les plus pertinents et les utiliser comme relais de prévention.
Résultat, un affichage contextuel qui s’adapte aux dangers du quartier : un panneau qui prévient d’un nid-de-poule imminent, un autre qui signale un carrefour réputé accidentogène, ou encore un message rappelant aux automobilistes d’ouvrir leurs portières avec vigilance.
L’affichage qui ne vend rien, mais qui sauve peut-être
Là où une marque automobile pourrait être tentée de parler uniquement de modèles hybrides ou de SUV électriques, Škoda choisit une autre approche : mettre sa visibilité au service d’une cause de sécurité publique.
Ce choix est intéressant à deux niveaux. D’abord parce qu’il ancre la marque dans une logique de responsabilité, à une époque où les villes cherchent à rééquilibrer la place de la voiture et du vélo. Ensuite, parce qu’il transforme un média souvent critiqué pour son intrusion (l’affichage urbain) en outil d’utilité immédiate.
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C’est une façon habile de redonner du sens à la publicité, en lui conférant une valeur d’usage concrète. Une démarche qui colle bien avec la montée en puissance de la communication dite “utile” ou “positive” que l’on observe depuis quelques années.
Une campagne qui s’inscrit dans une histoire longue
Depuis plus de deux décennies, Škoda associe son image au cyclisme, notamment via le Tour de France. Mais avec Safety Billboards, la marque ne se limite plus au sport spectacle : elle descend dans la rue, au plus près des cyclistes urbains.
La campagne a été déployée cet été dans les six villes identifiées, mais aussi amplifiée sur les réseaux sociaux de la marque. Si l’impact direct en termes d’accidents évités est difficile à mesurer, l’opération marque un pas supplémentaire dans l’évolution de la communication automobile : moins centrée sur le produit, plus ancrée dans les usages et les préoccupations de la société.
Avec Safety Billboards, Škoda montre que la publicité peut avoir une fonction autre que commerciale : avertir, protéger et sensibiliser. Et si tous les panneaux publicitaires servaient un peu à ça, la ville deviendrait peut-être un peu moins dangereuse… et la pub, un peu plus légitime.
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