Sharenting : cette pub glaçante va vous faire réfléchir avant de poster vos enfants

dans-ta-pub-data-protection-commission-ireland-sharenting-1

C’est devenu un réflexe quasi pavlovien pour des millions de parents. Le petit dernier souffle ses bougies, marque un but au foot ou fait une grimace adorable, et hop, la photo atterrit instantanément sur les réseaux sociaux. C’est mignon, c’est spontané et ça récolte des likes.

Pourtant, derrière cette fierté parentale légitime se cache une réalité beaucoup plus sombre : le « sharenting ». Ce terme, contraction de « share » (partager) et « parenting », désigne la surexposition des enfants en ligne par leurs propres parents. Pour alerter sur ce phénomène sans tomber dans la leçon de morale poussiéreuse, la Data Protection Commission irlandaise a frappé fort avec une campagne digne d’un épisode de Black Mirror.

Un thriller psychologique plutôt qu’une pub classique

Oubliez les spots institutionnels ennuyeux qui vous listent les règles de sécurité avec une voix monocorde. Ici, l’agence Core a pris le parti du frisson. Le film, produit par Sweet Media, nous plonge dans l’atmosphère banale d’un centre commercial.

On y suit une famille ordinaire, mais la caméra adopte un point de vue dérangeant : celui d’un inconnu qui observe. Ce n’est pas de la paranoïa, c’est une démonstration.

Le spot dramatise avec brio la facilité avec laquelle des étrangers peuvent s’immiscer dans la vie privée d’une famille. Le directeur de la création, Mark Tuthill, le dit lui-même : l’approche se voulait « intentionnellement dérangeante ».

L’objectif était de créer un contenu qui ressemble plus à une « série télévisée dramatique qu’à de la publicité ». Et le pari est réussi. Le malaise s’installe quand on comprend que l’observateur en sait autant sur la fillette que ses propres parents, uniquement grâce aux miettes numériques laissées en ligne.

5 minutes pour détruire l’anonymat d’un enfant

Le cœur du message repose sur l’accumulation. Une photo isolée semble inoffensive. Mais mises bout à bout, ces publications forment un puzzle complet de l’identité de l’enfant.

Jennifer Dolan, commissaire adjointe à la DPC, souligne justement ce risque invisible : des noms, des âges, des enregistrements vocaux ou des lieux fréquentés permettent de « construire une image de l’identité d’un enfant sans que les parents ne s’en rendent compte ».

LIRE AUSSI : Les Gros Mots dévoile une campagne bouleversante pour la Fondation des Femmes

La campagne met en lumière la mécanique implacable des métadonnées et des habitudes. Si vous postez tous les samedis à 10 heures une photo du match de foot au stade municipal, vous donnez une adresse et un horaire à n’importe qui.

Ce qui est terrifiant dans ce film, c’est la reconstitution du quotidien. L’inconnu ne devine pas, il sait. Il connaît le club de sport, la date d’anniversaire, les trajets. Cette démonstration visuelle agit comme un électrochoc bien plus efficace que n’importe quel discours théorique sur la protection des données (RGPD).

Une diffusion pensée pour toucher tous les parents

L’impact de cette prise de parole dépasse les frontières de l’Irlande. Initialement tourné en irlandais, le film a été doublé en français pour être utilisé par les autorités de protection des données dans l’Hexagone, prouvant que le sujet est une préoccupation européenne majeure en 2025.

L’orchestration média, gérée par Spark Foundry, ne laisse personne de côté. Cinéma, TV, plateformes sociales : la campagne va chercher les parents là où ils sont le plus actifs (et donc le plus vulnérables).

Le slogan « Pause before you Post » (Réfléchissez avant de publier) résonne comme un conseil de bon sens face aux dérives actuelles.

Au-delà de la sécurité physique immédiate, la campagne aborde en filigrane des enjeux futurs comme l’usurpation d’identité, le harcèlement ou l’utilisation d’images pour créer des contenus truqués via l’IA.

En responsabilisant les adultes sur l’empreinte numérique qu’ils créent pour leurs mineurs, la Data Protection Commission rappelle une vérité essentielle : protéger la vie privée de ses enfants est sans doute le premier devoir parental de l’ère numérique.

LIRE AUSSI : 30 Millions d’Amis frappe fort avec un film poignant sur la maltraitance animale

❤️ Vous avez aimé l'article ? Partagez-le ❤️
Facebook
LinkedIn
X
Abonnez-vous à notre newsletter 💌
Rejoignez 8000+ créatifs et recevez chaque semaine les meilleures actualités marketing et créatives !
Image de Gabriel Teisson

Gabriel Teisson

Fondateur de Dans Ta Pub. Je scanne le web à la recherche de nouveaux usages créatifs et marketing 🕵️‍♂️
Soumettre votre campagne

Chaque mois, les Dans Ta Pub Awards mettent en lumière les meilleures créations publicitaires françaises.

En plus de notre sélection éditoriale, 3 campagnes peuvent rejoindre le concours via une candidature payante.

⚡️ Une idée maligne ? Un visuel marquant ? Une copie qui claque ?

C’est l’occasion de faire rayonner votre campagne auprès de notre communauté et des professionnels du secteur.

Ce que ça vous apporte :

  • Une mise en avant sur notre site et nos réseaux
  • L’accès au vote public et aux prix (Gold, Silver, Bronze…)
  • L’opportunité de valoriser votre travail auprès des décideurs

👉 Pour participer, envoyez-nous votre campagne via le bouton ci-dessous. Nous vous recontacterons ensuite si elle est retenue.

Coût de l’inscription : 290€ HT
(à régler uniquement si votre campagne est retenue)

⚠️ C’est un vote mensuel, donc votre campagne doit être parue pendant le mois en cours.

Abonnez-vous à notre newsletter 💌
Rejoignez 8000+ créatifs et recevez chaque semaine les meilleures actualités marketing et créatives !