C’est un marronnier publicitaire aussi prévisible que la chute des feuilles en automne : dès que décembre approche, nos écrans sont envahis par les mêmes images. Une grande tablée, une dinde dorée à souhait, des pulls en laine et une famille qui sourit de toutes ses dents en trinquant.
C’est chaleureux, certes, mais on frôle l’overdose visuelle. Pour sortir du lot cette année, Picard a décidé de ranger la nappe à carreaux et de nous emmener ailleurs. L’enseigne préférée des Français (selon l’étude EY-Parthenon 2025) change radicalement d’ambiance avec une campagne qui ressemble moins à une publicité qu’à un court-métrage d’animation.
Une immersion au cœur de l’atelier féerique
Pour cette fin d’année, la marque et son agence DDB Paris ont pris le parti de l’imaginaire. Au lieu de nous montrer la dégustation, ils ont choisi de sublimer la création. Le nouveau film nous transporte dans un monde onirique, peuplé de petits lutins malicieux. Mais attention, on est loin de l’imagerie un peu kitch du Père Noël de centre commercial. Ici, l’ambiance est poétique, presque mystérieuse.
On y suit ces petites créatures s’affairer avec une précision d’orfèvre autour de la nouvelle collection de bûches exclusives. C’est une manière très maline de valoriser l’expertise pâtissière de Picard sans tomber dans le discours produit trop lourd. Chaque détail des desserts est traité comme une pièce d’art, sublimé par le travail de ces artisans de l’ombre. En nous plongeant dans cet univers narratif, la marque ne vend plus seulement du surgelé, elle vend de l’enchantement. C’est une invitation à la gourmandise qui passe d’abord par les yeux et par l’émotion.

Une prouesse technique entre artisanat et technologie
Ce qui frappe immédiatement dans ce spot, c’est sa texture visuelle unique. On n’est pas devant un dessin animé classique, ni devant de la 3D froide. La réalisation est une véritable prouesse technique qui mélange deux mondes que tout oppose : le stop motion et la VR (Réalité Virtuelle). Les équipes ont tourné les plans produits dans un vrai décor miniature enneigé, apportant ce grain et cette lumière réaliste que le tout-numérique a parfois du mal à imiter.
À l’intérieur de ce décor tangible, des personnages réalisés en animation 3D VR ont été intégrés. Le résultat est un hybride fascinant qui « conjugue avec virtuosité réalisme et onirisme ». Pour envelopper le tout, la dimension sonore a été particulièrement soignée. Pas de jingle commercial agaçant, mais une création musicale originale signée Sandy Lavallart. Le mélange de cordes et de chœurs d’enfants ancre définitivement le film dans la magie de Noël, donnant à l’ensemble des allures de production cinématographique.

Une nouvelle signature pour affirmer sa différence
Cette campagne n’est pas juste un « coup » créatif pour les fêtes, elle marque un tournant stratégique. En s’éloignant des codes traditionnels de la distribution alimentaire, Picard revendique sa singularité. Ce positionnement est cristallisé par une toute nouvelle signature de marque dévoilée à la fin du spot : “Jamais pareil, toujours Picard”. C’est une promesse forte qui souligne la capacité de l’enseigne à se renouveler sans cesse tout en restant une valeur refuge pour les consommateurs.
Le dispositif média, orchestré pour être incontournable, est à la hauteur de l’ambition créative. Le film est actuellement visible partout : en télévision (formats 20 et 13 secondes), mais surtout au cinéma avec une version longue de 22 secondes qui doit prendre toute son ampleur sur grand écran.
Pour boucler la boucle d’un dispositif 360°, la campagne se déploie aussi en affichage national, dans le métro, en radio avec une nouvelle saga, et bien sûr sur le digital et les réseaux sociaux. Avec cette offensive, Picard ne se contente pas de remplir nos congélateurs, ils comptent bien occuper nos esprits jusqu’au réveillon.
Le making of :





