Le 10 octobre 2025, les voyageurs passant par Orly ou Roissy ont peut-être cru à une erreur d’impression : le logo de Paris Aéroport affichait un étrange “Aréoport”.
Une faute ? Oui, mais une faute volontaire. Derrière cette petite modification se cache une grande cause : la sensibilisation aux troubles DYS, qui touchent environ 8 % de la population française.
À l’occasion de la Journée Nationale des DYS, Paris Aéroport et la Fédération Française des DYS (FFDYS) ont uni leurs forces pour une opération symbolique et percutante, imaginée par Artefact 3000. L’objectif : faire ressentir, en un mot, la difficulté invisible que vivent chaque jour les personnes atteintes de troubles du langage et de l’apprentissage.
Une “faute” qui fait réfléchir
Pour cette journée spéciale, le logo de Paris Aéroport a été revisité sur les écrans des terminaux, les supports d’affichage et les réseaux sociaux. La lettre R inversée avec le E transforme instantanément le mot, créant un léger inconfort visuel. Ce petit détail illustre la réalité des dyslexiques, dysphasiques, dyspraxiques ou dyscalculiques, pour qui la lecture, l’écriture ou la coordination ne vont jamais de soi.

Ce choix n’a rien d’anodin : “aéroport” est un mot souvent mal orthographié ou mal prononcé, ce qui en fait un terrain parfait pour jouer sur la symbolique. Un mot simple, universel, mais qui devient un miroir des difficultés invisibles.
Sur les réseaux sociaux, la marque a également adopté la nouvelle orthographe dans sa photo de profil, accompagnée de messages explicatifs et de stories pédagogiques. Une démarche simple, mais particulièrement efficace pour toucher un large public, d’autant que l’erreur volontaire attire naturellement l’attention (et les commentaires).

Une démarche inclusive bien ancrée
Loin d’un simple coup de communication, cette initiative s’inscrit dans une politique d’inclusion durable menée par le Groupe ADP depuis plusieurs années. L’entreprise a déjà mis en place des bilans de poste personnalisés pour ses collaborateurs DYS, des logiciels adaptés et des actions de sensibilisation internes.
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Côté voyageurs, Paris Aéroport a aussi instauré plusieurs dispositifs concrets :
- Les Cordons Tournesol, qui signalent discrètement qu’un passager est porteur d’un handicap invisible, afin d’adapter l’accueil.
- Des supports d’information en FALC (Facile à Lire et à Comprendre), utiles notamment aux personnes ayant des troubles DYS.
- Des parcours repensés pour les personnes à mobilité réduite (PMR) et celles en situation de handicap (PSH).
Autant d’initiatives qui montrent que l’inclusion n’est pas qu’une question de communication, mais une priorité opérationnelle pour le groupe.

Une campagne qui atterrit au bon endroit
En jouant sur son propre nom, Paris Aéroport a trouvé un moyen à la fois subtil, visuel et impactant de sensibiliser à un sujet souvent mal compris. C’est une belle illustration de ce que la publicité peut faire de mieux : transformer une idée simple en prise de conscience collective.
Dans un contexte où les marques sont de plus en plus attendues sur les questions sociales, cette campagne coche toutes les cases : authenticité, pédagogie et utilité. Elle rappelle aussi que les fautes ne sont pas toujours des erreurs, surtout quand elles permettent d’ouvrir les yeux sur des réalités invisibles.
Et finalement, entre “Aéroport” et “Aréoport”, la différence n’est qu’une lettre. Mais pour beaucoup, c’est toute une vie d’efforts qui se cache derrière.
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