Une campagne choc pour aider les para-athlètes à trouver des sponsors

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On nous avait promis un héritage, une transformation durable des mentalités et un soutien indéfectible après les Jeux de Paris 2024. Mais plus d’un an après l’extinction de la vasque olympique, le réveil est difficile pour ceux qui nous ont fait vibrer.

L’euphorie est retombée, et avec elle, les financements. C’est dans ce contexte morose, en cette Journée internationale des personnes en situation de handicap, qu’une opération coup de poing a eu lieu ce matin à l’aéroport de Roissy. Orchestrée par l’agence Artefact 3000 pour le compte du Groupe ADP et en collaboration avec le Club INSEP Alumni, cette campagne rappelle brutalement que sans argent, il n’y a pas de performance.

Le Terminal 1 comme terrain de jeu revendicatif

L’idée créative est d’une simplicité désarmante, mais d’une efficacité redoutable. Tout le monde connaît ce rituel des aéroports : les familles ou les chauffeurs qui attendent les voyageurs avec une pancarte à la main, guettant l’ouverture des portes coulissantes. C’est ce symbole universel de l’accueil que les para-athlètes ont décidé de hacker.

Ce matin, au Terminal 1, à la sortie de la livraison des bagages, les passagers n’ont pas trouvé leur nom inscrit au feutre noir. Ils sont tombés nez à nez avec huit champions, dont Margot Boulet (para aviron), Thu Kamkasomphou (para tennis de table) ou encore Nacer Zorgani (para judo). Dans leurs mains, pas de « Bienvenue M. Smith », mais un message unique, écrit en lettres capitales sur des pancartes : « CHERCHE SPONSOR ».

En se fondant dans la foule des anonymes, ces espoirs de médailles créent un contraste saisissant. Ils ne sont pas là pour être célébrés comme des héros à leur retour de compétition, mais pour demander les moyens de repartir. L’image est forte : des athlètes de haut niveau réduits à faire du « stop » financier dans un hall d’aéroport. C’est une claque visuelle qui matérialise l’abandon dont ils sont victimes.

Cibler les décideurs là où ils transitent

Le choix du lieu ne doit évidemment rien au hasard. L’aéroport Paris-Charles de Gaulle n’est pas seulement une porte d’entrée touristique, c’est l’un des plus grands hubs d’affaires d’Europe. En se positionnant ici, le collectif s’adresse directement à une cible précise : les chefs d’entreprise, les décideurs marketing et les voyageurs d’affaires internationaux.

C’est une stratégie B2B déguisée en action de guérilla marketing. L’aéroport devient une tribune médiatique où transitent quotidiennement des milliers de sponsors potentiels. Le message porté par des figures comme Hélios Latchoumanaya (para judo) ou Damien Letulle (para tir à l’arc) est limpide : sans financement, il n’y a ni équipement, ni entraînement intensif, et donc aucune chance de briller lors des prochaines échéances internationales.

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Cette opération met en lumière la précarité du statut de sportif de haut niveau, encore plus accentuée dans le handisport. Une fois les caméras éteintes, la réalité économique reprend ses droits. Et pour beaucoup, comme l’athlète Souleyman Alaphilippe également présent, la recherche de partenaires est un second métier à temps plein, souvent plus épuisant que le sport lui-même.

Du hall d’arrivée aux écrans géants : transformer l’essai

Si l’image de ces pancartes brandies à la main est le fer de lance émotionnel de la campagne, le dispositif voit plus grand. Cette mobilisation marque le lancement d’un appel au sponsoring national. Le message est relayé dès aujourd’hui sur l’ensemble des écrans DOOH (affichage numérique) de l’aéroport et via des encarts presse.

Le Groupe ADP, qui soutient déjà quatre athlètes de la délégation présente, se positionne ici non seulement comme un mécène, mais comme un catalyseur. L’objectif n’est pas de faire pleurer dans les chaumières, mais de débloquer des fonds concrets. Le Club INSEP Alumni, présidé par Stéphane Traineau, joue le rôle de tiers de confiance pour garantir que l’argent investi servira directement la préparation et l’avenir professionnel des sportifs (plus de 300 000 € ont déjà été distribués).

Au final, cette campagne réussit là où beaucoup échouent : elle rend visible l’invisible. Elle transforme une demande d’aide en une revendication digne et professionnelle. Espérons que parmi les voyageurs pressés qui ont croisé le regard d’Eléa Charvet ou de Marjorie Boigeol ce matin, certains auront compris que le prochain record du monde se jouait peut-être dans ce hall d’arrivée.

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Gabriel Teisson

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