OUIGO ne vend pas des voitures. Mais dans sa dernière campagne, la marque fait clairement mine de s’y mettre.
En installant ses imposantes motrices rose et bleu dans une concession automobile, le train low-cost de la SNCF s’amuse à jouer sur les codes du secteur auto… pour mieux en démontrer l’absurdité. Avec humour, OUIGO rappelle qu’entre voiture et train, le choix est vite fait.
Quand le train se prend pour une voiture
Réalisée par Fred de Loof (spécialiste du second degré visuel et des pubs à l’humour grinçant), la campagne met en scène une concession remplie non pas de SUV ni de citadines, mais de trains OUIGO prêts à “être vendus”. Les clients posent les questions habituelles : vitesse, confort, espace enfants, empreinte carbone. Et à chaque fois, le vendeur a une réponse imparable.
Car oui, 320 km/h, 70 destinations et des billets dès 19 €, ça calme. Même la meilleure occasion d’un garage d’entrée de gamme ne rivalise pas. Et quand on ajoute les billets enfants à 8 € toute l’année, la balance penche clairement côté rails.
OUIGO en profite pour rappeler quelques faits clés : la marque prévoit +30% de trafic et +30% de places d’ici 2030, avec de nouvelles rames plus confortables, plus spacieuses et éco-conçues. Bref, une montée en gamme assumée, sans renier l’ADN low-cost qui a fait son succès.
Rosa Paris, encore une fois dans le bon wagon
Signée Rosa Paris, cette campagne s’inscrit dans la continuité d’un partenariat créatif solide entre l’agence et la marque. On retrouve cette touche “Rosa” typique : un concept fort, une exécution léchée et un humour pince-sans-rire qui fait mouche. Après avoir revisité les clichés du transport aérien ou moqué les galères de la voiture, OUIGO s’attaque ici à un symbole français : la concession automobile.
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Cette idée de transposer le train dans un univers de moteur et de carrosserie marche à merveille. Les dialogues sont absurdes, les situations parfaitement calibrées, et le résultat visuel donne l’impression d’une vraie pub pour un véhicule de luxe… jusqu’à ce qu’on réalise que le “modèle” exposé fait 200 mètres de long.
La campagne se déploie dès le 13 octobre sur le digital et en Replay TV, avec quatre films jouant chacun sur un thème différent (prix, vitesse, confort et famille).
Un nouveau virage pour le marketing ferroviaire
OUIGO prouve une fois de plus qu’on peut parler de mobilité durable et accessible sans être moralisateur. Loin des discours verts trop appuyés, la marque préfère faire passer son message par le rire et la connivence. C’est une manière plus efficace de faire réfléchir : pourquoi continuer à prendre la voiture quand le train est plus rapide, moins cher et plus vert ?
La campagne illustre surtout une ambition plus large : moderniser l’image du ferroviaire en le rendant fun, accessible et populaire. À l’heure où les jeunes générations plébiscitent les transports collectifs pour des raisons économiques et écologiques, OUIGO se positionne comme le TGV des temps modernes : rapide, malin et sans chichi.
En réussissant à détourner avec brio un univers aussi codifié que celui de l’automobile, la marque signe l’une de ses campagnes les plus percutantes. Et prouve qu’en matière de com’, comme sur les rails, elle a toujours une longueur d’avance.
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