Après la sortie de GPT-4o et l’explosion des images générées par DALL·E dans l’interface de ChatGPT, OpenAI se retrouve confrontée à une problématique aussi technique qu’éthique : faut-il signaler visuellement qu’une image a été produite par intelligence artificielle ?
Alors que la désinformation visuelle devient un enjeu majeur, notamment sur les réseaux sociaux et les plateformes comme Google Discover, l’entreprise réfléchirait à l’introduction d’un filigrane automatique sur les visuels générés. Mais selon les premières découvertes dans le code de l’application Android, cette option ne serait peut-être pas appliquée à tout le monde.
Un watermark discret… mais révélateur
C’est le site Android Authority qui a mis la puce à l’oreille en fouillant dans les entrailles de la dernière version de ChatGPT pour Android. Au cœur du code source, une ligne attire l’attention : “image-gen-watermark-for-free”. Une mention qui suggère que les images générées gratuitement pourraient être marquées d’un filigrane, tandis que les utilisateurs premium conserveraient l’option de générer des visuels sans aucune signature visible.
La logique est simple : offrir une traçabilité minimale pour limiter les usages abusifs, tout en maintenant un certain confort pour les utilisateurs payants. C’est un compromis subtil entre régulation et monétisation. On reste toutefois dans l’hypothèse, car aucune communication officielle d’OpenAI n’a encore confirmé ou infirmé cette piste. Mais en analysant l’évolution des versions bêta récentes, l’idée semble bel et bien testée.
Une réponse aux inquiétudes croissantes autour des deepfakes visuels
Depuis le lancement de GPT-4o en mai 2025, la génération d’images réalistes via ChatGPT est devenue ultra fluide, intégrée directement dans la conversation, sans interface secondaire. Résultat : un boom d’usages, aussi bien pour créer des visuels illustratifs que pour des montages très réalistes. Ce qui pose une question cruciale : comment distinguer une image réelle d’un visuel IA, surtout quand la création est si accessible ?
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Face aux craintes de dérives (fake news, manipulations, contenus trompeurs), plusieurs éditeurs ont déjà exprimé leur inquiétude. Certains appellent même à une réglementation européenne sur le marquage systématique des contenus IA. Dans ce contexte, OpenAI cherche probablement à anticiper les pressions politiques et médiatiques, tout en préservant l’attrait de ses outils. Le filigrane apparaît alors comme une mesure légère, mais visible, capable de rassurer sans freiner.
Gratuit vs payant : vers un futur à deux vitesses ?
Ce qui interpelle surtout, c’est la distinction possible entre les utilisateurs gratuits et les abonnés payants. Si la fonctionnalité “Save without watermark” repérée dans la dernière version bêta est confirmée, cela signifierait qu’OpenAI pourrait instaurer un accès différencié à la génération “propre” d’images IA. Une stratégie qui n’étonnerait personne, tant la logique freemium domine désormais dans les offres IA.
Mais cela soulève aussi des questions : les contenus premium doivent-ils échapper à la traçabilité ? N’encourage-t-on pas une circulation d’images plus opaques pour ceux qui paient ? L’entreprise devra répondre à ces dilemmes si elle veut éviter de nourrir la méfiance, déjà présente dans le débat public sur les intelligences génératives.
Conclusion
OpenAI expérimente peut-être l’ajout de filigranes, mais le sujet dépasse largement la technique. Il touche à la confiance, à la transparence et à l’éthique dans un monde où l’IA génère des contenus de plus en plus indiscernables du réel. Reste à voir si l’entreprise assumera publiquement cette fonctionnalité dans les prochaines semaines, ou si l’option sera discrètement abandonnée. En attendant, l’avenir des images IA pourrait bien se jouer… sur un petit coin de texte incrusté.
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