OpenAI continue de redessiner les contours de la création numérique. Après avoir bluffé le marché en 2024 avec la première version de Sora, son générateur de vidéos par IA, la société passe à la vitesse supérieure avec Sora 2.
La nouveauté ? Non seulement la génération vidéo gagne en réalisme, mais l’outil intègre désormais l’audio, des environnements plus précis et même des personnes réelles. Cerise sur le gâteau : OpenAI lance en parallèle une application sociale façon TikTok, où les utilisateurs peuvent créer et partager leurs propres contenus générés. Bienvenue dans l’ère des réseaux sociaux synthétiques.
Une IA vidéo qui obéit (enfin) aux lois de la physique
La première version de Sora avait impressionné par ses capacités, mais elle souffrait de quelques absurdités visuelles. Un ballon de basket pouvait se téléporter dans le panier, des objets se déformaient étrangement… Avec Sora 2, l’IA apprend à modéliser non seulement le succès, mais aussi l’échec réaliste. Si un joueur rate son tir, la balle rebondit sur le panneau, comme dans la vraie vie. Cette amélioration est cruciale pour les créateurs, car elle permet de produire des vidéos plus crédibles, immersives et exploitables dans des contextes professionnels.
L’autre évolution majeure est l’intégration du son : paysages sonores, dialogues, bruitages… L’outil permet désormais de créer des vidéos complètes sans avoir à passer par un logiciel de montage externe. En 2025, alors que TikTok, YouTube et Meta investissent massivement dans les contenus générés par IA, cette avancée place OpenAI dans une course directe avec les géants du social media.
Une appli sociale façon TikTok, mais dopée à l’IA
Le lancement de l’application Sora ouvre un nouveau chapitre. Disponible sous invitation en Amérique du Nord, elle reprend les codes familiers des plateformes vidéo (feed vertical, page “Pour toi”), mais avec une différence radicale : tous les contenus sont générés ou transformés par IA.
La fonctionnalité phare s’appelle “Cameos” : après avoir fourni un court enregistrement vidéo et audio, les utilisateurs peuvent insérer leur image ou celle de leurs amis dans n’importe quelle scène. Imaginez-vous apparaître dans un clip hollywoodien ou partager l’écran avec un personnage imaginaire. OpenAI promet un contrôle total sur l’usage de ces cameos : chaque utilisateur peut décider qui peut les utiliser, supprimer les vidéos qui les incluent ou bloquer l’accès à tout moment.
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Pour limiter les dérives, la société a mis en place des garde-fous : interdiction de générer des figures publiques sans consentement, absence de contenus adultes ou violents, filigranes intégrés et outils de détection IA. De plus, OpenAI limite le nombre de vidéos visibles par jour pour les adolescents et renforce la présence de modérateurs humains.
Vers une nouvelle forme de réseaux sociaux ?
Avec Sora 2, OpenAI ne se contente pas de proposer un outil créatif : elle imagine une nouvelle manière d’interagir en ligne. Là où les réseaux actuels favorisent le doomscrolling et la consommation passive, l’application met en avant la création active. Les vidéos mises en avant dans le feed sont sélectionnées pour inspirer, pas seulement pour retenir l’attention.
Cette orientation pourrait séduire un public lassé de la surconsommation d’images standardisées. Mais elle soulève aussi une question de fond : dans un monde où la frontière entre réel et synthétique devient floue, comment préserver la confiance et l’authenticité ? Même si OpenAI affiche sa transparence (métadonnées, filigranes, détection), la montée en puissance des vidéos ultra-réalistes risque d’alimenter le débat sur les deepfakes et la manipulation de l’opinion.
Quoi qu’il en soit, Sora 2 représente une avancée majeure. En combinant IA vidéo, audio et réseau social, OpenAI ne propose pas seulement un outil, mais un écosystème culturel et créatif qui pourrait transformer la façon dont nous produisons, partageons et consommons des contenus. Un pas de plus vers une réalité numérique où la création n’a (presque) plus de limites.
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