On parle beaucoup de ChatGPT comme d’un outil professionnel, mais la réalité est un peu différente. Selon un rapport fraîchement publié par OpenAI et l’université Harvard, 70 % des conversations n’ont rien à voir avec le travail.
L’IA conversationnelle est donc devenue avant tout un compagnon personnel, plus qu’un assistant corporate. Et ces nouveaux usages en disent long sur la manière dont l’intelligence artificielle s’installe dans nos vies.
Un outil de plus en plus personnel et global
L’étude a analysé 1,5 million de conversations anonymisées provenant d’utilisateurs de ChatGPT, ce qui en fait l’échantillon le plus large jamais étudié. Premier enseignement : l’audience a profondément changé depuis 2022. Aujourd’hui, la moitié des utilisateurs actifs ont entre 18 et 25 ans, avec une répartition plus équilibrée entre genres : 52 % de prénoms féminins contre seulement 20 % au lancement.
Autre tendance frappante : la croissance est beaucoup plus forte dans les pays à revenu faible et intermédiaire. L’adoption y progresse quatre fois plus vite qu’en Europe ou aux États-Unis. Pour OpenAI, cela confirme que l’IA doit être considérée comme un accès universel, capable de réduire certaines inégalités numériques.
Au-delà de la curiosité, cette appropriation montre que l’IA n’est plus un gadget mais une ressource quotidienne, un peu comme Google l’était il y a 20 ans.
À quoi sert ChatGPT dans la vraie vie ?
Le rapport révèle que 49 % des échanges concernent de l’orientation pratique : demander des conseils, résoudre un problème ou trouver des idées créatives. Viennent ensuite les tâches concrètes comme la rédaction, la traduction ou la planification (40 %). Seuls 11 % relèvent d’un usage expressif ou ludique, comme discuter ou explorer des sujets personnels.
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Côté professionnel, la rédaction reste l’usage phare avec 42 % des requêtes liées au travail. Pas étonnant : dirigeants, managers et indépendants l’utilisent pour accélérer leur production de contenus. À l’inverse, les usages techniques (programmation, calculs, data) ont chuté de 12 % en 2024 à 5 % en 2025. Mais OpenAI entend corriger le tir : l’entreprise vient de lancer GPT-5 Codex, une version spécialisée pour les développeurs. Ce nouveau modèle propose de générer du code, détecter les bugs et même réviser des commits, directement intégré à GitHub, VS Code ou le terminal. Une réponse claire à la baisse d’engagement des profils tech.
On note aussi des différences de genre : les utilisatrices privilégient davantage l’écriture et l’orientation pratique, tandis que les utilisateurs masculins sollicitent plus ChatGPT pour des sujets techniques ou créatifs multimédia.
Les valeurs sont calculées sur une fenêtre de 28 jours. Les parts sont calculées à partir d’un échantillon d’environ 1,1 million de conversations entre le 15 mai 2024 et le 26 juin 2025. Les observations sont pondérées pour refléter le volume total de messages un jour donné.
Des adolescents aux pros : une adoption à plusieurs vitesses
Autre sujet brûlant : les adolescents. OpenAI vient d’annoncer de nouvelles protections pour les 13–17 ans. Au programme : prédiction d’âge, contrôles parentaux (plages horaires, historique), règles de comportement plus strictes et interventions en cas de détresse détectée. Un choix qui répond aux pressions réglementaires croissantes, mais aussi à la réalité : une nouvelle génération grandit avec l’IA comme réflexe quotidien.
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Du côté des adultes, l’étude souligne que plus le temps passe, plus l’usage s’intensifie. On commence par demander une recette ou un résumé, puis on finit par utiliser ChatGPT pour écrire des mails, gérer un projet ou automatiser des tâches pro. Une relation de confiance progressive, qui transforme l’IA en véritable partenaire hybride, entre vie personnelle et professionnelle.
En 2025, ChatGPT n’est plus seulement une vitrine technologique : c’est un outil de masse, qui façonne de nouvelles habitudes numériques partout dans le monde. Et avec l’arrivée de modèles spécialisés comme GPT-5 Codex, OpenAI cherche à consolider sa place dans un paysage où la concurrence (Anthropic, Google, Mistral) ne cesse de s’intensifier.
