On a coutume de dire que Marseille n’est pas tout à fait en France, qu’elle est une ville-monde tournée vers la Méditerranée et le continent africain. C’est une réalité démographique, mais c’est surtout une identité charnelle que l’Olympique de Marseille a toujours su cultiver.
Alors que la fièvre de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 commence à monter, le club phocéen aurait pu se contenter d’un post de soutien classique sur les réseaux sociaux. Au lieu de cela, ils ont décidé de sortir le grand jeu créatif. En collaboration avec son équipementier Puma, le club dévoile aujourd’hui une collection capsule qui risque de faire beaucoup de bruit, autant pour son esthétique que pour son message politique au sens noble du terme.
7 nations, 7 maillots, une seule ville
Baptisée « Marseille, c’est nous », cette série inédite ne sort pas des bureaux d’un directeur marketing déconnecté. Elle a été pensée par le studio créatif WAY TV et dessinée par Tareet, un designer marseillais d’origine sénégalaise. Le choix de ce casting est crucial : il apporte une crédibilité et une « street cred » indispensable à ce genre d’opération. On ne parle pas ici de merchandising opportuniste, mais d’une véritable célébration des communautés qui font battre le cœur du Vélodrome.

La collection se décline en sept tuniques distinctes, rendant hommage aux diasporas les plus représentées dans la cité phocéenne : le Maroc, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, l’Algérie, la Tunisie, le Congo et les Comores. Chaque pièce est un travail d’orfèvre intégrant les motifs, les couleurs et les symboles culturels de la nation concernée, tout en respectant les codes visuels du club.
C’est un équilibre graphique périlleux, mais le résultat est d’une cohérence folle. Le détail qui tue ? L’absence de sponsor commercial. À la place, la devise « Marseille, c’est nous » s’affiche fièrement sur le torse, traduite dans la langue ou le dialecte de chaque diaspora. C’est un choix fort qui place l’appartenance au-dessus du business.

Le puzzle visuel : quand le design raconte l’histoire
C’est sans doute l’idée la plus brillante de la campagne, celle qui va assurer sa viralité sur les réseaux sociaux. Pris individuellement, chaque maillot est une belle pièce lifestyle. Mais c’est ensemble qu’ils prennent tout leur sens. Les créatifs ont imaginé un concept visuel global : lorsque l’on aligne les sept maillots côte à côte, les motifs s’assemblent pour former le logo de l’Olympique de Marseille.
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Cette métaphore visuelle est d’une puissance redoutable. Elle illustre parfaitement l’idée que l’identité du club est une mosaïque. C’est l’addition de ces cultures, de ces histoires et de ces racines diverses qui forme le « OM » que tout le monde connaît. Marketinguement parlant, c’est du génie.
Cela incite non seulement à la collection, mais cela véhicule surtout un message d’unité complexe à verbaliser, mais simple à visualiser. C’est une démonstration par la preuve graphique que le multiculturalisme n’est pas une juxtaposition, mais une fusion qui crée quelque chose de plus grand.

Une légitimité historique pour Puma et l’OM
Cette prise de parole n’aurait pas eu la même résonance avec un autre équipementier. Puma possède une légitimité historique incontestable sur le continent africain, étant le partenaire de longue date de nombreuses sélections et sponsor de la CAF. En s’associant à l’OM sur ce terrain, la marque au félin renforce son positionnement de leader culturel dans le football.
Pour l’OM, c’est une manière de réaffirmer son statut unique dans le paysage footballistique français. Aucun autre club de Ligue 1 ne pourrait porter une telle campagne avec autant de naturel. La campagne de lancement, qui met en scène des figures locales dans les lieux emblématiques de la ville, ancre le projet dans le réel, loin des shootings aseptisés en studio.
Disponible dès ce 22 décembre, cette collection en édition limitée arrive à point nommé. Elle permet aux supporters de porter les couleurs de leurs origines tout en restant fidèles à leur club de cœur. C’est la synthèse parfaite du supporter marseillais moderne : fier de ses racines, mais uni sous un seul blason.
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