On connaît tous ce regard. Celui, implorant et chargé de culpabilité, que votre chien vous lance lorsque vous rentrez à la maison avec l’odeur caractéristique des frites McDonald’s.
Jusqu’ici, il fallait ruser, donner un petit morceau en douce ou ignorer la bête (ce qui est impossible). Mais l’enseigne au M jaune a décidé que l’époque de la frustration canine était révolue. Pour cette fin d’année 2025, la marque redéfinit la notion de repas de famille en incluant enfin le membre le plus poilu du foyer avec l’opération Happy Doggy.
Le « Pet Parent », nouvelle cible prioritaire
L’idée ne sort pas de nulle part, elle émane d’une observation fine des nouveaux modèles familiaux. En France, 1 personne sur 3 possède un chien. Mais ce n’est pas tout : la relation avec l’animal a changé. On ne parle plus de « maître », mais de « pet parent ». Cette tendance est particulièrement forte chez la Gen Z. Selon une étude récente (Mars Global Pet Parent Study, 2024), près d’un jeune sur deux considère son animal comme l’être vivant le plus important de sa vie. Rien que ça.
Face à ce constat sociologique, McDonald’s et son agence de toujours, DDB Paris, ont compris qu’il y avait un terrain émotionnel immense à explorer. Si l’enseigne accompagne les familles depuis des décennies avec les aires de jeux et les anniversaires, elle ne pouvait plus ignorer ceux qui considèrent leur chien comme leur enfant. Comme l’explique Meryl Martin, Directrice générale adjointe chez DDB Paris, ce partenariat de 15 ans repose sur cette capacité à « analyser les signaux de la société ». Ici, le signal est clair : le chien fait partie du clan, et il mérite lui aussi son moment de plaisir au déballage du sac.

Chauss’Pom et Fun’Fries : les icônes détournées
Concrètement, l’opération Happy Doggy propose la Dog Toys Collection, une série de quatre jouets exclusifs. Et c’est là que la créativité de l’agence fait mouche. Plutôt que de proposer des balles génériques, les objets reprennent les codes visuels mythiques de l’enseigne. On retrouve le Chauss’Pom (clin d’œil au chausson aux pommes), le Fly’Bun, la Sundae’Ball et les Fun’Fries.
L’objectif est de recréer pour le chien l’excitation que peut ressentir un enfant (ou un adulte nostalgique) face à un nouveau jouet McDonald’s. Jean-Guillaume Bertola, le Chief Marketing Officer de McDonald’s France, insiste sur cette volonté de « créer des moments qui comptent ». C’est une extension de l’expérience de marque directement dans le salon. Le chien joue avec une barquette de frites en peluche pendant que son propriétaire mange les vraies. La ressemblance crée une connivence amusante et, surtout, des situations parfaites pour les réseaux sociaux. C’est une collection pensée pour être « instagrameable » autant que mâchouillable.
Une première mondiale pour tester l’appétit des chiens
Il est intéressant de noter que la France a été choisie comme terrain d’expérimentation pour cette initiative. C’est le premier pays à déployer cette offre, ce qui témoigne de l’importance du marché hexagonal pour l’enseigne et de la relation particulière que les Français entretiennent avec leurs animaux.
Cette campagne « feel-good », visible depuis le 27 novembre, bénéficie d’un plan média complet incluant TV, DOOH, affichage, audio digital et social. C’est une stratégie massive pour une opération à durée limitée. En misant sur la tendresse et l’humour, McDonald’s et DDB Paris ne vendent pas seulement des jouets pour chiens, ils vendent de l’image de marque. Ils positionnent le fast-food comme un lieu de vie inclusif, capable de comprendre que pour beaucoup, le bonheur se partage à quatre pattes. Reste à savoir si le Chauss’Pom aura autant de succès que son homologue croustillant.










