KFC Canada a trouvé une manière simple, drôle et redoutablement efficace de se glisser dans le cœur des fans de hockey.
Pour sa nouvelle campagne imaginée par l’agence indépendante Courage, la marque a décidé de retirer les deux dents de son légendaire Colonel Sanders. Résultat : un “hockey smile” assumé, clin d’œil direct à ce symbole de bravoure et de camaraderie propre au sport national canadien.
Un simple détail qui dit tout
D’un point de vue créatif, c’est l’exemple parfait de la puissance des micro-changements dans une identité iconique. En modifiant à peine le visage du Colonel, KFC s’invite dans une culture profondément ancrée au Canada, sans même avoir besoin de prononcer le mot “hockey”.
Le “hockey smile” n’est pas qu’un gag visuel : il incarne l’esprit du jeu, celui du courage, de la résilience et de l’autodérision. Le Colonel, connu pour son flegme et sa moustache impeccable, devient soudainement un joueur parmi les autres, prêt à perdre une dent pour l’équipe.
La campagne s’accompagne d’un film réalisé par Mark Bone, un cinéaste canadien réputé pour son approche documentaire. Tournée à la fois avec des caméras professionnelles, des CCTV et même un iPhone Pro, la vidéo donne un rendu brut et sincère, comme capté sur le vif dans une vraie patinoire communautaire. Un choix qui renforce le côté authentique et accessible du message.
Une campagne profondément ancrée dans la culture canadienne
Pour Azim Ahktar, directeur marketing par intérim de KFC Canada, cette campagne est plus qu’un clin d’œil humoristique : c’est une déclaration d’amour au hockey. En adoptant le sourire ébréché typique des joueurs, la marque veut prouver qu’elle fait désormais partie du jeu, et pas seulement des encarts publicitaires autour.
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Cette proximité se traduit aussi dans l’exécution : les fans eux-mêmes, dans les spots, noircissent les dents du Colonel sur les affiches ou les seaux de poulet. L’idée s’étend ensuite à tous les points de contact : signalétique en magasin, packaging, panneaux d’affichage, réseaux sociaux, écrans géants dans les arénas, et même les bandes publicitaires autour de la glace.
En d’autres termes, le Colonel et le hockey ne font plus qu’un. Et dans un pays où ce sport tient lieu de religion, ce genre de geste symbolique vaut bien plus qu’un spot de 30 secondes.
Une leçon de stratégie culturelle
KFC Canada et Courage prouvent ici que le marketing culturel ne se résume pas à un simple sponsoring. En intégrant un symbole du hockey à son identité visuelle, la marque ne se contente pas de soutenir le sport : elle en devient un acteur à part entière.
Cette démarche illustre une tendance forte en 2025 : les marques cherchent à appartenir à la culture plutôt qu’à l’interrompre. Plutôt que de crier plus fort, elles murmurent juste ce qu’il faut pour s’ancrer dans les conversations et dans les émotions.
Et avec ce Colonel au sourire un peu cabossé, KFC prouve qu’un petit détail peut créer un grand lien. Un sourire en moins, peut-être, mais une connexion bien plus forte avec tout un pays.
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