C’est devenu une tradition presque aussi attendue que l’ouverture de la première case du calendrier de l’Avent. Depuis 2017 et le désormais culte « L’amour l’amour », les fêtes de fin d’année sont le terrain de jeu favori du duo Intermarché et Romance.
Chaque année, on guette la nouvelle copie, le mouchoir à la main, prêt à être ému par une histoire de légumes moches ou de père Noël en régime. Mais pour ce cru 2025, l’enseigne et son agence ont décidé de bousculer un peu la mécanique bien huilée du réel pour nous emmener ailleurs, là où l’imagination prend le pouvoir.
Quand la peur laisse place à l’assiette
Tout part d’un cadeau un peu risqué : une peluche de loup. Dans l’imaginaire collectif des enfants (et de pas mal d’adultes), le loup, c’est celui qui mange les grands-mères et les petits cochons. C’est la figure même du prédateur vorace et effrayant. C’est ici que la magie du storytelling de Romance opère. Plutôt que de nier cette nature effrayante, le film l’embrasse pour mieux la détourner à travers les yeux d’un petit garçon.
Le scénario repose sur une idée simple mais puissante : et si le loup n’était méchant que parce qu’il mange mal ? Le jeune protagoniste projette alors son compagnon en peluche dans un univers fantastique où la bête doit faire un choix. Pour se faire des amis et ne plus être seul, il va falloir revoir son régime alimentaire. Le message du « mieux manger », véritable cheval de bataille de l’enseigne, est ici traité avec une poésie nouvelle.
On sort de la démonstration produit pour toucher une corde sensible universelle : l’intégration par le repas. C’est une métaphore habile qui rappelle que ce que l’on met dans notre assiette définit aussi qui l’on est et comment on vit avec les autres.

Une prouesse technique 100% française
Pour donner vie à cette fable, la marque a mis les petits plats dans les grands en s’offrant une production locale de haute volée. C’est un changement de style notable : l’hyper-réalisme habituel laisse ici place à l’animation 3D pour les séquences rêvées. Et pas n’importe laquelle.
C’est le studio montpelliérain Illogic Studios (WIZZ @QUAD group) qui est aux manettes. Si ce nom vous dit quelque chose, c’est normal : ils ont déjà été nommés aux Oscars pour leur court-métrage « Garden Party ».
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Le contraste entre les scènes d’animation et la partie live-action, réalisée par Nadège Loiseau (connue pour ses longs métrages comme « Le petit locataire »), crée une dynamique visuelle intéressante. On navigue entre la douceur du foyer et la féérie du conte.
Ce choix de production, entièrement française, n’est pas anodin. Il vient renforcer la posture d’Intermarché en tant qu’acteur engagé pour le territoire, capable de valoriser les talents de l’Hexagone autant que les producteurs de nos régions.

Cloclo au service de l’émotion
On ne change pas une équipe qui gagne, surtout quand il s’agit de la bande-son. La saga publicitaire d’Intermarché s’est construite sur sa capacité à exhumer des classiques de la chanson française pour leur donner une seconde jeunesse (on se souvient tous de Mouloudji ou d’Henri Salvador). Cette fois, c’est au tour de Claude François de venir rythmer le récit avec l’iconique « Le mal-aimé ».
Le choix musical est d’une justesse redoutable. Les paroles collent littéralement à la peau de ce loup rejeté par tous à cause de sa nature. La musique agit comme un amplificateur émotionnel, transformant une simple publicité en un petit court-métrage de cinéma.
En associant une figure populaire de la variété française à une animation moderne, la marque réussit le grand écart parfait entre nostalgie et modernité. C’est sans doute ça, la force de cette saga : réussir à nous vendre des fruits et légumes en nous racontant des histoires qui nous semblent familières dès la première seconde.
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