Alors que Jeff Bezos célèbre son mariage à Venise dans un décor de carte postale, des activistes ont choisi de faire entendre une toute autre voix.
Greenpeace Italie et le collectif Everyone Hates Elon ont profité de l’événement pour dérouler une immense banderole sur la place Saint-Marc. Sur 20 mètres : le portrait de Bezos, un sourire en coin, et une phrase qui claque : « If you can rent Venice for your wedding, you can pay more tax. » Une opération coup-de-poing qui s’attaque à la concentration des richesses, l’injustice fiscale et la déconnexion des ultra-riches.
Un symbole qui prend tout son sens dans une ville à bout de souffle
Ce n’est pas la première fois que Venise accueille un mariage de célébrité, mais cette fois, la pilule passe mal. Bezos ne vient pas en acteur ou en chanteur, mais en figure de la richesse décomplexée, celle qui privatise des quartiers entiers, monopolise les taxis, accoste avec un super-yacht et bloque l’accès à l’île de San Giorgio. Pour beaucoup de Vénitiens, c’est le symbole d’un modèle devenu absurde, où quelques privilégiés vivent dans une bulle pendant que les habitants peinent à se loger ou à se déplacer.
La colère s’exprime donc par ce geste fort : une banderole géante, déployée au cœur de la ville, au moment où tous les regards sont braqués sur l’événement. Une action visuelle, rapide, assumée, qui détourne la lumière médiatique pour poser une question simple : comment justifier que les plus riches paient si peu d’impôts alors que les services publics sont à bout de souffle ?
Une critique du système bien au-delà de Bezos
Si Jeff Bezos est visé, c’est en tant que symbole d’un système économique inégalitaire. Le fondateur d’Amazon paierait un taux effectif d’imposition de seulement 1,1 %, selon ProPublica, tout en dépensant des millions pour un mariage ou un voyage spatial. Dans un monde où les inégalités se creusent, ce décalage devient intenable.
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Les activistes ne s’attaquent pas au luxe en soi, mais à ce qu’il représente ici : la possibilité de contourner les règles, de se soustraire à l’effort collectif. Le message va plus loin que l’indignation ponctuelle : il appelle à une réforme fiscale globale, à l’échelle internationale, pour rendre les milliardaires redevables là où ils vivent, consomment et polluent.
Une stratégie de visibilité bien huilée
En choisissant un moment médiatique fort, les activistes s’assurent d’une amplification maximale de leur message. L’action rappelle d’autres campagnes de Greenpeace, qui sait exploiter la symbolique des lieux pour alerter sans violence. Ici, le choc visuel, la cible claire et le timing parfait font de cette intervention un cas d’école en matière de communication militante.
Venise, déjà fragilisée par le tourisme de masse et la montée des eaux, devient malgré elle le théâtre d’un bras de fer entre deux visions du monde : celle du privilège discret, et celle du collectif qui demande des comptes.
Conclusion
Ce n’est pas seulement un mariage qui se joue à Venise, mais un affrontement entre indécence et justice sociale. En s’attaquant à un symbole planétaire au moment le plus visible, les activistes rappellent que la rue, les places, et même les mariages peuvent encore être des espaces de lutte. Un simple message sur une banderole, face à un milliardaire, peut réveiller bien plus qu’une ville.
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