Dans un monde où l’extinction des espèces s’accélère, certaines disparitions ne laissent que des noms dans les manuels scolaires et des silhouettes floues dans la mémoire collective.
Pour leur redonner un visage, GEO magazine et l’agence BETC Fullsix ont imaginé un projet inédit : reconstituer visuellement cinq espèces disparues à l’aide de l’intelligence artificielle, dans un travail rigoureux mêlant science, journalisme et création. Un projet éditorial puissant, qui transforme l’IA en outil de mémoire et d’engagement, à découvrir dans le numéro spécial Fascinante Faune Sauvage disponible dès le 6 août 2025.
Une IA au service de la mémoire écologique
Alors que l’IA est souvent pointée du doigt pour ses usages creux ou génératifs à outrance, ce projet mené par BETC Fullsix avec son outil propriétaire Vermeer en montre une tout autre facette : une technologie mise au service du vivant, encadrée par des scientifiques, et exploitée avec une précision chirurgicale. Chaque image de l’article est le fruit d’un travail de co-création entre journalistes, créatifs et chercheurs de renom dans le domaine de la paléontologie et de la biologie.
Le collectif a reconstitué, à partir de croquis anciens, squelettes, taxidermies et archives, l’apparence la plus crédible possible du dodo, du thylacine, du couagga, du koala lémur et de la vache marine de Steller. Ce sont des créatures que l’on ne reverra jamais dans la nature, mais qui, grâce à cette démarche inédite, retrouvent une forme de présence visuelle crédible, presque palpable. Chaque cliché généré a été validé par un ou plusieurs experts scientifiques pour garantir sa justesse.
Un projet éditorial à la croisée de la science et de la création
Ce qui distingue cette initiative, c’est la rigueur journalistique apportée au processus. GEO n’a pas seulement utilisé l’IA comme outil esthétique, mais comme un levier narratif. Sous la direction de la journaliste scientifique Sylvie Redon-Clauzard, le magazine a documenté chaque espèce disparue avec la volonté de sensibiliser sans sensationnalisme. Il s’agit de montrer ce que l’on a perdu, mais aussi ce que l’on peut encore protéger.
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Ce type de journalisme augmenté ouvre de nouvelles perspectives dans un secteur en pleine transformation. Comme l’explique Myrtille Delamarche, rédactrice en chef de GEO, “c’est un projet que nous n’aurions pas pu réaliser sans IA”, faute d’archives visuelles exploitables. En 2025, cette approche incarne une nouvelle voie pour la presse de qualité, qui cherche à se réinventer sans céder au tout-visuel ou à la facilité du contenu généré sans fond.
Un appel à ne pas oublier ce que l’on a fait disparaître
Chaque image publiée agit comme un électrochoc visuel. Le dodo n’est plus une caricature de manuel scolaire, mais un oiseau qui vous regarde droit dans les yeux. Le thylacine n’est plus un mythe australien, mais un animal à l’expression réelle, presque familière. Ces représentations sont des actes de mémoire autant que des alertes, qui rappellent que ces espèces ont disparu à cause de l’humain.
Dans un contexte où les rapports du GIEC, de l’IPBES et des ONG environnementales sonnent régulièrement l’alarme sur l’érosion du vivant, cette campagne résonne avec force. Elle nous dit que ce qu’on ne voit plus est encore plus facile à oublier, et que notre responsabilité est de ne pas effacer ce qui reste des espèces disparues : leur image, leur histoire, et la leçon qu’elles portent.
Conclusion
Avec Fascinante Faune Sauvage, GEO et BETC Fullsix proposent bien plus qu’une prouesse technologique. Ils créent une passerelle entre passé et présent, entre mémoire et engagement. En donnant un visage à ce qui n’est plus, ils posent une question simple mais essentielle : combien d’animaux faudra-t-il encore recréer artificiellement avant qu’on se décide à préserver les vivants ?
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