Le paysage numérique français est en train de vivre une petite révolution silencieuse. D’après les derniers chiffres publiés par Médiamétrie pour le mois de mai, OpenAI fait une entrée fracassante dans le top 50 des marques les plus visitées en ligne, aux côtés des mastodontes du web.
Avec plus de 18 millions d’utilisateurs mensuels et plus de 4 millions de visiteurs quotidiens, la maison mère de ChatGPT dépasse désormais des acteurs bien installés comme Shein, Carrefour ou encore X (anciennement Twitter). Une performance impressionnante, qui témoigne d’un véritable changement dans les usages numériques.
OpenAI entre dans la cour des très grands en France
Google, YouTube et Facebook continuent de trôner aux premières places du classement Médiamétrie, comme à leur habitude. Mais en 34e position, une surprise : OpenAI, avec ses outils d’intelligence artificielle générative, s’invite dans le palmarès des marques les plus consultées. Pour une entreprise encore absente de la majorité des radars du grand public il y a deux ans, la progression est vertigineuse.
Ces chiffres montrent une chose : les IA génératives ne sont plus seulement l’affaire des geeks ou des professionnels du digital, elles commencent à s’ancrer dans le quotidien d’une partie croissante de la population. L’interface ChatGPT, en particulier, s’est rapidement imposée comme un outil de recherche, de création ou même de simple curiosité. C’est un nouveau réflexe numérique qui se met en place, en parallèle — ou en remplacement — des moteurs de recherche traditionnels et de certains réseaux sociaux.
Des signaux faibles qui annoncent un basculement plus profond
Au-delà de la performance brute, ce classement pose une vraie question : sommes-nous en train d’assister à un rééquilibrage du temps passé en ligne ? La progression d’OpenAI s’accompagne d’un léger recul pour certains acteurs plus traditionnels, qu’ils soient médias, e-commerçants ou plateformes sociales. Dans ce top 50, OpenAI dépasse désormais 20 Minutes, Les Échos, LinkedIn, ou encore X, signe que l’IA ne se contente plus de répondre à des requêtes : elle capte de l’attention, du trafic, et donc potentiellement des parts de marché en termes d’audience.
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On note par ailleurs que d’autres IA comme Meta AI ou Google Gemini ne figurent pas encore dans les données de Médiamétrie, mais la tendance est claire : le web conversationnel est en train de s’imposer comme une nouvelle interface d’accès à l’information, et ce, de manière de plus en plus massive.
Ce que cette dynamique pourrait changer dans les mois à venir
Difficile de prédire jusqu’où ira cette montée en puissance. Mais la trajectoire d’OpenAI rappelle à certains égards celle de Google dans les années 2000 : un outil technique devenu rapidement un réflexe. Avec l’arrivée prochaine de fonctionnalités comme les « AI Overviews » en France, qui bouleversent déjà l’écosystème éditorial aux États-Unis (le New York Times aurait perdu 36 % de son trafic en mai), le rôle des IA dans notre navigation quotidienne pourrait devenir central.
Pour les marques, les médias et les créateurs de contenu, il faudra suivre de près ces évolutions. Car ce que montre ce classement, c’est que la bataille de l’attention ne se joue plus seulement entre réseaux sociaux et moteurs de recherche, mais entre contenus, conversations… et intelligences artificielles.
Conclusion
OpenAI n’est pas encore à la hauteur des géants du numérique, mais sa percée dans le top 50 français est un signal fort. Ce n’est plus une niche, c’est un mouvement. Et si l’IA commence à rivaliser avec les plus grands en matière d’usage, il y a fort à parier que ce n’est que le début d’une transformation bien plus large du web.
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