Une campagne décalée où des gravats écrivent leur lettre au Père Noël

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La magie de Noël s’invite souvent là où on l’attend le moins. Entre les publicités pour les parfums et les catalogues de jouets, il est rare de voir le secteur du bâtiment tenter de se frayer un chemin sous le sapin.

C’est pourtant le pari réussi par Ecominéro, l’éco-organisme dédié aux produits et matériaux de construction minéraux. Pour sa prise de parole de fin d’année, la marque a décidé de jouer la carte de l’émotion et de l’humour absurde, orchestrée par l’agence créative Creapills. Oubliez les discours moralisateurs sur l’écologie : ici, ce sont les déchets eux-mêmes qui prennent la plume.

Un stop motion pour donner une âme au béton

L’idée centrale de la campagne repose sur une personnification audacieuse. Dans un film réalisé entièrement en stop motion, une technique d’animation image par image qui apporte instantanément un côté artisanal et touchant, nous découvrons des protagonistes inhabituels. Un parpaing solitaire, des briques usées et même des toilettes abandonnées prennent vie pour rédiger leur liste au Père Noël.

Ce choix créatif permet de transformer des objets froids et inertes en personnages attachants. On s’éloigne radicalement de l’imagerie habituelle des décharges sauvages, souvent anxiogène ou culpabilisante. Ici, la narration se concentre sur le « ressenti » du déchet. Ces matériaux, laissés à l’abandon dans la nature, ne demandent qu’une chose : arrêter leur errance et rejoindre un centre de recyclage du réseau Ecominéro.

La réalisation soignée par Creapills permet de rendre le message accessible au grand public : le recyclage n’est pas une contrainte, c’est un cadeau que l’on fait à la matière pour qu’elle puisse renaître.

« Vos gravats ont de la ressource » : une suite logique

Cette opération ne sort pas de nulle part. Elle s’inscrit dans la continuité d’une stratégie de ton initiée l’année précédente avec le succès de l’opération « Mon beau parpaing ». Ecominéro confirme ici sa volonté de désacraliser le sujet du traitement des déchets minéraux.

Le film joue sur un humour discret mais efficace, soulignant la lucidité des déchets sur leur propre condition. C’est drôle, un peu triste, mais surtout porteur d’espoir. En donnant la parole à ceux qui encombrent nos forêts ou nos bords de route, la campagne rappelle une réalité chiffrée : des milliers de tonnes de gravats finissent chaque année dans la nature, alors que des solutions existent.

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La nouvelle signature, « Vos gravats ont de la ressource », vient boucler la boucle. Elle souligne que le déchet n’est pas une fin en soi, mais le début d’un nouveau cycle. En passant par l’un des milliers de points de collecte du réseau, le vieux parpaing peut devenir un nouveau matériau. C’est une pédagogie par l’exemple, ou plutôt par la fiction, qui fonctionne particulièrement bien en cette période de fêtes où l’on est plus enclin à écouter de belles histoires.

Du digital au gourmand : le coup du parpaing d’épices

Si le film et les déclinaisons print (qui prolongent l’histoire avec trois visuels de lettres au Père Noël) assurent le volet sensibilisation, l’agence et la marque ont gardé une surprise dans leur hotte pour marquer les esprits autrement. La campagne se matérialise physiquement avec un objet pour le moins insolite : un parpaing d’épices.

Détourner l’esthétique brute et rugueuse d’un matériau de construction pour en faire une douceur de Noël est un coup de génie marketing. Ce « goodie » comestible sert de carte de vœux et incarne parfaitement le message de la seconde vie. On prend un objet associé au chantier, à la poussière et au lourd, et on le transforme en un moment de partage et de gourmandise.

Avec ce dispositif global, Ecominéro et Creapills prouvent qu’on peut parler de BTP et d’environnement sans être ennuyeux. Ils réussissent à rendre le recyclage des gravats presque aussi magique que le passage du Père Noël. Et franchement, rendre des gravats sympathiques, c’était pas gagné d’avance.

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Gabriel Teisson

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