En 2024, plusieurs disques emblématiques des années 80 célèbrent leurs 40 ans.
Un âge symbolique pour la musique, mais aussi pour les hommes, puisque c’est celui recommandé pour effectuer son premier examen de la prostate. Une coïncidence saisissante que cette campagne de sensibilisation transforme en opportunité : parler santé avec humour, intelligence et beaucoup de culture pop.
Quand la nostalgie devient un outil de prévention
Plutôt que d’aborder de front un sujet encore tabou, Rockaxis, Chilesin Cancer et leur agence LOCA Santiago prennent le contre-pied. Ils invitent les hommes à se projeter dans le temps à travers des vinyles mythiques comme Purple Rain de Prince ou Born in the USA de Bruce Springsteen. Des albums qui ont marqué leur jeunesse et qui aujourd’hui deviennent des rappels bienveillants : si ce disque a 40 ans, vous aussi. Et c’est le bon moment pour faire un bilan de santé.
Le choix de la musique n’est pas anodin. Elle véhicule des souvenirs, des émotions, une forme de complicité générationnelle. Ce ton léger et complice permet de faire passer un message essentiel sans gêne ni dramatisation. Une façon astucieuse de parler de cancer de la prostate sans détourner les regards.
Une campagne visuelle simple mais percutante
Les visuels s’appuient sur l’esthétique des pochettes d’albums de 1984, avec une touche de modernité dans l’accroche. Pas de phrases médicales froides, mais des punchlines claires et efficaces. La campagne fonctionne particulièrement bien en affichage ou sur les réseaux sociaux où l’on scrolle vite, mais où une bonne référence musicale peut faire mouche.
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Le résultat est une communication à la fois accessible et mémorable. En liant un moment de vie à un événement culturel, elle parvient à toucher une cible souvent difficile à mobiliser. La prévention devient presque secondaire, parce qu’elle est enveloppée dans quelque chose de familier et plaisant.
La culture au service de la santé publique
Derrière cette idée toute simple se cache une stratégie bien pensée. Il ne s’agit pas uniquement de faire sourire ou de surfer sur une vague nostalgique. Il s’agit surtout d’engager la conversation sur un sujet encore trop ignoré. Le cancer de la prostate est l’un des plus répandus chez les hommes, et pourtant, trop peu en parlent ou consultent à temps.
En intégrant subtilement la prévention dans un univers culturel fort, la campagne ne se contente pas d’informer. Elle crée un lien. Elle fait de la santé un sujet légitime dans l’espace public, sans avoir besoin de choquer ou d’alarmer. Une leçon de communication utile, humaine et inspirante.
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