Célébrer une victoire, c’est bien. Célébrer la même victoire pour la dix-huitième fois consécutive, ça peut vite devenir lassant pour l’audience. Dans le secteur bancaire, les classements tarifaires sont souvent prétextes à des campagnes d’auto-congratulation un peu ternes, remplies de graphiques et d’astérisques.
Mais BoursoBank n’est pas une banque comme les autres, et surtout, elle ne communique pas comme les autres. Pour annoncer son titre de banque la moins chère pour la 18ème année d’affilée (classement Le Monde / Panorabanques), la marque a décidé de ne pas le dire, mais de nous le faire deviner. Une stratégie audacieuse signée, comme toujours, par l’agence Buzzman.
Le message subliminal le moins discret du monde
Le concept créatif repose sur une mécanique de jeu simple mais redoutable : l’intrusion. Plutôt que d’asséner le chiffre 18 via une voix off institutionnelle, les créatifs ont choisi de le glisser là où personne ne l’attend. C’est une forme de « Où est Charlie ? » version marketing, où le spectateur devient complice de la marque.
L’idée est de transformer ce record de longévité tarifaire en un véritable comique de répétition. La marque sème des indices visuels ou sonores dans des univers qui n’ont, à première vue, aucun rapport avec la finance. L’objectif est de créer une dissonance cognitive amusante : on regarde une scène banale, un détail cloche, et on comprend soudainement que c’est une publicité.
Cette approche ludique permet de contourner la fatigue publicitaire. On ne subit pas l’information, on la cherche. Et une fois qu’on a trouvé la chute (« Vous ne devinerez jamais depuis combien d’années BoursoBank est la banque la moins chère ») le message s’imprime bien plus durablement dans l’esprit que n’importe quel slogan direct.
Météo, sci-fi et coaching : le grand détournement
La campagne se décline à travers une série de films et de visuels qui parodient les grands standards de la télévision et du divertissement. Buzzman s’attaque à des formats ultra-codifiés pour mieux les détourner. On retrouve ainsi une vidéo de coaching sportif où le nombre de répétitions bloque étrangement, un bulletin météo où les températures semblent bloquées sur un chiffre unique, ou encore un télé-crochet où les notes du jury sont curieusement unanimes.
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L’humour va encore plus loin avec des clins d’œil à la pop culture, notamment via des scènes dignes de blockbusters de science-fiction. Imaginer le chiffre 18 s’incruster dans un décor futuriste ou dramatique crée un décalage hilarant qui dédramatise totalement le discours bancaire.
C’est là toute la force du duo annonceur-agence : réussir à parler d’économies et de tarifs bas sans jamais être anxiogène ou ennuyeux. Ces 4 films et les déclinaisons prints invitent le public à mener l’enquête, transformant chaque point de contact en une petite énigme résolue par le sourire.
Une présence massive sur tous les écrans
Pour s’assurer que personne ne passe à côté de l’indice, la campagne bénéficie d’un plan média d’envergure orchestré par l’agence iProspect. La visibilité a démarré dès le 10 décembre avec une vague d’affichage en OOH et DOOH (affichage numérique) partout en France, installant le mystère dans l’espace urbain.
Mais c’est à partir du 17 décembre que le dispositif prend toute son ampleur vidéo. Les spots envahissent les écrans de télévision via TF1, mais s’ancrent aussi dans les usages digitaux actuels avec une présence sur YouTube et, fait notable, sur Netflix. En 2025, être présent sur les plateformes de streaming est devenu indispensable pour toucher des audiences qui désertent la télévision linéaire.
En multipliant les points de contact, BoursoBank s’assure que son chiffre fétiche devienne incontournable avant la fin de l’année. Finalement, être la moins chère depuis 18 ans, c’est un peu comme avoir 18 ans : c’est l’âge de la majorité, et ça se fête avec tout le monde.
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