Il fut un temps où pour vendre une voiture, il suffisait d’afficher un 0 à 100 km/h impressionnant et une belle carrosserie brillante sur papier glacé. Ce temps est révolu.
Aujourd’hui, l’automobile ne se consomme plus seulement sur la route, mais se scrolle frénétiquement sur nos écrans. Le secteur vit une transformation radicale où la performance mécanique laisse place à l’expérience de marque.
Pour y voir plus clair, l’outil de veille Visibrain a analysé les stratégies des constructeurs entre octobre 2024 et octobre 2025. Le constat est clair : les réseaux sociaux sont devenus le nouveau concessionnaire, et les règles ont changé.
L’électrique en pole position et la vidéo comme carburant
C’est la tendance lourde qui écrase tout sur son passage : le virage vert n’est plus une option, c’est le cœur du réacteur éditorial. L’étude révèle que l’hybride et l’électrique dominent les conversations, particulièrement sur LinkedIn où une publication sur deux y est consacrée. Dans cette course à l’image responsable, Renault prend le maillot jaune avec 58% de ses posts dédiés au sujet, talonné par Volkswagen (48%) et BMW (46%).

Mais pour parler de batteries et de silence, encore faut-il le bon format. En 2025, la vidéo est reine. Sur Instagram, elle représente 70% des publications des marques. C’est logique : pour expliquer des technologies complexes ou faire ressentir une ambiance, l’image fixe ne suffit plus. Le storytelling passe par le mouvement, même si, paradoxalement, la photo conserve un taux d’engagement très fort. Les constructeurs doivent donc jouer sur les deux tableaux : la vidéo pour raconter, la photo pour faire réagir.
Du stade au musée : la stratégie du « Cool »
Vendre une voiture, c’est bien. Vendre un style de vie, c’est mieux. Les marques l’ont compris et sortent massivement des sentiers battus pour aller chercher les consommateurs là où ils vibrent. Le sport reste un levier d’engagement colossal. Quand Peugeot prolonge avec le Stade Toulousain, l’engagement sur son compte Instagram est multiplié par 28. De son côté, Dacia capitalise intelligemment sur le trail et l’UTMB, cohérent avec son image outdoor.
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Mais la vraie nouveauté de 2025, c’est le virage « lifestyle » global. On ne parle plus seulement de chevaux-vapeur, mais d’art, de mode ou de gaming. BMW s’affiche dans des foires de photographie, Volkswagen investit le jeu vidéo Rocket League, et Renault réussit le tour de force de transformer la Twingo en icône de mode.
Résultat ? Sur TikTok, les compteurs s’affolent avec 13,7 millions de likes cumulés pour le secteur. C’est 48 fois plus que sur LinkedIn. La preuve que pour toucher la Gen Z, il faut arrêter de parler uniquement de voiture pour commencer à parler culture.

Les grands-messes structurent toujours le calendrier
Si le digital permet une prise de parole quotidienne, les événements physiques restent les piliers de la visibilité. L’étude Visibrain souligne que les salons et les grandes compétitions rythment encore l’année social media. Le Mondial de l’Auto demeure l’événement incontournable, générant des pics de conversations massifs.
Là encore, Renault domine les débats avec plus de 1 800 mentions lors de l’édition 2024, soit deux fois plus que Citroën. Ces rendez-vous, qu’ils soient historiques comme les 24h du Mans ou plus « glamour » comme Roland-Garros, servent de caisse de résonance.
Ils permettent aux marques de créer l’événement, de teaser leurs nouveautés et d’activer leurs communautés au même moment. En 2025, une marque automobile ne vit pas seulement au rythme des sorties d’usine, mais au rythme de l’agenda culturel et sportif de ses clients.





