On a tous déjà vécu ce moment fatidique du vendredi soir. Le plateau apéro est prêt, les boissons sont fraîches, mais l’écran reste désespérément bloqué sur le menu d’accueil de notre plateforme de streaming préférée. On scrolle, on débat, on hésite.
La guerre de l’attention est féroce entre les géants de la VOD, mais un nouvel acteur inattendu vient de débarquer dans le « game ». Non, ce n’est pas un studio hollywoodien, mais Apéricube. La marque iconique, accompagnée par l’agence Steve, a décidé de hacker nos soirées télé avec un concept aussi barré que brillant : une plateforme de streaming parodique entièrement générée par l’Intelligence Artificielle.
Le blockbuster laitier qu’on n’attendait pas
Disponible depuis le 27 novembre, Apéri+ se présente comme le terrain de jeu ultime pour les amateurs de pop culture et de fromage fondu. L’idée de l’agence indépendante Steve est simple : transformer les saveurs cultes de la marque en véritables œuvres cinématographiques. Mais là où le projet devient fascinant, c’est dans sa réalisation. Plutôt que de tourner des films avec des moyens colossaux, l’agence a mobilisé son studio de production IA intégré.
Le résultat ? 12 bandes-annonces fictives créées de toutes pièces par des algorithmes, mais pilotées par la créativité humaine. C’est une première pour la marque du groupe Bel, qui prouve ici que l’on peut avoir 65 ans et maîtriser les codes de 2025 mieux que certains pure players. En s’appropriant les codes visuels et narratifs des plus grands genres du cinéma, Apéricube ne se contente plus d’accompagner nos soirées, elle en devient le divertissement principal. C’est audacieux, drôle et visuellement bluffant.
De « Jalapeño » à « Casse-Noix » : un casting haut en saveurs
Le catalogue d’Apéri+ est une déclaration d’amour aux clichés du cinéma, détournés avec une bonne dose d’autodérision. Les créatifs se sont amusés à associer les 33 saveurs de la gamme à des genres spécifiques. Les amateurs de frissons peuvent ainsi découvrir le trailer de Jalapeño : les flammes de l’enfer, un film d’horreur qui promet d’être piquant. Pour ceux qui préfèrent l’émotion des fêtes, Casse-Noix s’impose comme le film de Noël incontournable.
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La science-fiction n’est pas en reste avec Invasion Extra Tex Mex, tandis que les fans de Marvel (ou presque) pourront se tourner vers Emmental d’acier. On note aussi une touche de génie avec le documentaire Annette Saumon ou la comédie romantique Échalote et rebelote. Tout y passe, du film de cape et d’épée (Saint Jacques, l’Héritage Royal) à la télé-réalité absurde (Aïe des ours).
Ce détournement massif permet de remettre au centre du jeu la variété des produits. On ne nous vend pas juste un cube en aluminium, on nous vend un univers. C’est une manière intelligente de rappeler que la marque ne cesse de se réinventer, notamment depuis l’arrivée de nouvelles thématiques en 2015.
L’IA comme levier de créativité (et d’économie)
Au-delà de la blague potache, cette campagne dit quelque chose de fort sur l’évolution de la publicité. Comme l’explique très bien Diane de Plas, Directrice Générale de Steve : « Produire douze bandes-annonces inspirées des grands classiques du cinéma aurait représenté un investissement digne d’Hollywood ». Ici, l’intelligence artificielle permet de « décupler le pouvoir de la pop culture » et d’offrir une richesse de contenu impossible à atteindre via des méthodes traditionnelles.
Pour Till Aurousseau, Directeur de Création chez Steve, c’est la preuve que l’IA n’est pas une fin en soi, mais un outil au service d’une idée. En 2025, alors que 82% des familles considèrent les soirées visionnage comme cruciales dans leur quotidien, Apéricube s’insère pile dans ce moment de consommation. La marque ne cherche pas à nous vendre du fromage pendant la pub, elle devient le contenu que l’on a envie de regarder.
Ce dispositif, soutenu par un plan média sur Meta et TikTok ainsi que des actions d’influence, positionne la marque jurassienne comme une entité moderne, capable de rire d’elle-même tout en restant pertinente. Finalement, devant Apéri+, on ne sait plus trop si on a envie de lancer un film ou d’ouvrir une boîte. Et c’est exactement le but recherché.
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