Alors que le monde traverse une crise de l’engagement, Amnesty International choisit de ne plus parler aux consciences, mais aux émotions.
Avec sa nouvelle campagne signée DDB Paris, l’ONG mondialement connue pour sa défense des droits humains veut recruter une nouvelle génération de militants. Le ton est plus direct, plus viscéral et surtout plus humain : si le monde te met en colère, fais-en quelque chose.
Une campagne qui transforme les émotions en engagement
Plutôt que de miser sur le pathos ou la culpabilité, Amnesty adopte une posture lucide : aujourd’hui, l’actualité mondiale nous submerge émotionnellement. Entre guerres, dérives autoritaires et injustices sociales, beaucoup ressentent colère, peur ou impuissance… sans toujours savoir quoi en faire.

C’est précisément ce constat qui guide la campagne. DDB Paris propose une idée simple mais puissante : nos émotions peuvent devenir un moteur d’action. L’objectif est de rappeler que l’activisme n’est pas réservé à une élite militante, mais qu’il commence par une réaction intime, une envie de ne plus subir.
Les visuels de la campagne traduisent cette énergie brute : des affiches au graphisme fort et contrasté, presque à la frontière du manifeste, qui interpellent autant qu’elles inspirent. Chaque image incarne un état émotionnel (colère, peur, anxiété, frustration) et invite à le transformer en une action collective concrète. Car chez Amnesty, l’ennemi n’est pas seulement l’injustice, c’est la résignation.

DDB Paris insuffle un nouveau souffle à la marque
Avec cette campagne, DDB Paris redonne à Amnesty une voix résolument contemporaine. On est loin du ton moralisateur souvent associé aux ONG : ici, le message est personnel et galvanisant. L’agence signe une campagne où l’émotion est le point de départ, pas la fin du message.
Ce virage créatif s’inscrit dans une tendance plus large : celle de réhumaniser la communication militante. À une époque où les grandes causes se noient dans le bruit des réseaux sociaux, DDB fait le choix du ressenti plutôt que de la démonstration. Un choix risqué, mais qui touche droit au cœur.
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Le dispositif est à la hauteur du message : affichage, digital, DOOH et réseaux sociaux, avec une esthétique percutante pensée pour être partagée et commentée. L’idée n’est pas seulement de recruter, mais de relancer une conversation autour de l’action collective.

L’émotion comme carburant d’un nouveau militantisme
Depuis plus de 60 ans, Amnesty International défend les droits fondamentaux : libération de prisonniers politiques, protection des civils dans les conflits, lutte contre la censure et la surveillance de masse. Mais pour continuer à agir, l’ONG doit aussi rallumer la flamme du militantisme.
Cette campagne rappelle qu’on peut être en colère, triste ou impuissant face au monde, sans renoncer à agir. Amnesty invite chacun à transformer son malaise en force, son anxiété en engagement, sa peur en solidarité. Un message universel qui résonne particulièrement à l’ère du climat anxiogène et des crises permanentes.
En 2025, l’activisme ne se joue plus seulement dans la rue : il se nourrit d’émotions, de partages et de prises de parole. Et avec cette campagne, Amnesty International prouve qu’il est encore possible de rallier les foules sans crier plus fort, mais en touchant plus juste.
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