On nous promet depuis des années un futur où la voiture se conduira toute seule, transformant l’habitacle en salon roulant où l’humain n’est plus qu’un passager passif. C’est le rêve de la Silicon Valley, mais c’est visiblement le cauchemar d’Alpine.
Pour le lancement de son A390, son tout premier sport fastback 100% électrique, la marque au A fléché prend le contre-pied total de la tendance. Accompagné par Maison BETC, le constructeur dévoile « L’Anomalie », un film qui ressemble plus à une superproduction hollywoodienne qu’à une publicité automobile classique. Et le message est clair : la technologie doit nous servir, pas nous remplacer.
Un futur dystopique où le plaisir est interdit
Le scénario nous plonge dans un monde froid, gris et terriblement ordonné. Un univers techno-futuriste où la liberté individuelle a été sacrifiée sur l’autel de l’efficacité. Ici, tout est automatisé. La circulation est standardisée, les trajets sont optimisés par des algorithmes et, surtout, personne ne touche plus un volant. C’est dans ce contexte anxiogène qu’une femme décide de briser les règles.
En prenant les commandes de la nouvelle Alpine A390, elle crée une « anomalie ». Ce n’est pas juste un déplacement, c’est un acte de rébellion. Maison BETC a imaginé une rupture visuelle forte : dès que l’héroïne reprend le contrôle manuel, l’environnement mécanique et aseptisé vole en éclats pour laisser place aux sensations.
Comme le souligne Nicolas Lautier, Directeur de Création Exécutif, l’idée était de montrer « la puissance émotionnelle d’un geste simple : celui de conduire ». C’est une métaphore puissante pour une marque qui a toujours vendu de l’agilité et de la légèreté, et qui refuse de devenir un simple fabricant de « devices » de mobilité.
0% d’IA, 100% de savoir-faire humain
C’est là que la campagne devient méta et particulièrement intéressante pour notre industrie. Alors que le film critique un monde déshumanisé par la technologie, sa production a appliqué ce principe à la lettre. À une époque où il est tentant de générer des décors futuristes en deux clics via l’intelligence artificielle, Alpine et son agence ont fait le choix radical du « tout humain ».
Réalisé par Nicolai Fuglsig, le film est un mélange de prises de vue réelles et d’effets visuels (VFX) soignés par le studio The Mill. C’est un véritable pied de nez à la tendance actuelle. La marque revendique une « maîtrise parfaite » et une qualité artisanale, s’appuyant sur le savoir-faire français des équipes de post-production.
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Ce choix artistique se ressent à l’écran : la texture de l’image, la lumière et la gravité des scènes ont une authenticité que les prompts ne savent pas encore imiter parfaitement. Le tout est sublimé par le Requiem de Fauré, qui apporte une touche solennelle, presque sacrée, à cette reconquête du bitume.
L’électrique au service de l’émotion
Cette campagne marque un tournant stratégique majeur. Avec l’A390, Alpine s’aventure sur un terrain inédit : l’électrique grand public (ou presque). Le risque était grand de se fondre dans la masse des véhicules silencieux et assistés. Mais le constructeur adopte une position singulière : rester la marque des pilotes.
Comme l’explique Patrick Fourniol, le Directeur Marketing, « la technologie ne vaut que lorsqu’elle nous fait sentir vivants ». C’est une promesse audacieuse pour 2026. Là où le marché tend à gommer l’intervention humaine pour plus de sécurité et de confort, Alpine parie sur le frisson et l’engagement physique. Conduire redevient un choix, presque un art de vivre.
Le film débarquera sur les écrans français dès le 24 décembre, comme un cadeau de Noël pour les amoureux de la conduite qui craignaient que le futur soit ennuyeux. Visiblement, tant qu’il y aura des anomalies comme cette A390, on ne risque pas de s’endormir au volant.
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